Le préfet de police se félicite du "peu de débordements" lors de la manifestation parisienne

300.000 manifestants sur l'ensemble du territoire dont 70.000 à Paris selon la CGT. 107.000 dans le pays dont 13.000 à Paris d'après le ministère de l'Intérieur. La journée de mobilisation interprofessionnelle pour l'augmentation des salaires de ce mardi a donné lieu à la traditionnelle bataille de chiffres entre organisateurs et autorités. Mais dans un contexte social particulièrement tendu, les observateurs craignaient un tout autre affrontement.
Laurent Nunez, préfet de police de Paris, s'est toutefois voulu rassurant ce mardi soir sur BFMTV après la dispersion des cortèges. "Il y a eu très peu de débordements" dans la capitale, a ainsi souligné le haut fonctionnaire.
Le préfet assure que les policiers ont "empêché de nombreuses exactions"
Le préfet de police a décrit l'action des forces de l'ordre: "Les fonctionnaires de police ont procédé à de nombreux 'bonds offensifs', c'est-à-dire que les forces de l'ordre sont entrées dans la manifestation quand il y avait des tentatives de pillages de magasins - il y en a eu de nombreuses". "Il y a eu des tentatives de prises à partie des forces de l'ordre auxquelles elles n'ont d'ailleurs pas répondu, avec beaucoup de professionnalisme et de sang-froid", a-t-il repris.
L'ancien secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur a encore rendu hommage aux agents déployés sur le terrain: "Je considère que les forces de l'ordre ont fait un travail remarquable, ont empêché de nombreuses exactions et ont permis que le cortège se déroule normalement".
Laurent Nunez a voulu pour preuve de ce calme relatif l'absence d'usage de gaz autour du défilé: "Il y a eu des interventions policières, sans utiliser de moyen intermédiaire, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu d'usage de gaz lacrymogène, il n'y a pas eu d'usage de grenade lacrymogène. Il y a eu simplement l'usage d'une grenade de désencerclement par un effectif qui était isolé et pris à partie".
8 blessés légers parmi les policiers
Laurent Nunez a cependant nuancé son propos. Après avoir encore assuré que "tout s'(était) parfaitement passé dans le cortège syndical", il a déploré: "Dans le pré-cortège, il y a eu à nouveau des individus violents, à nouveau nous sommes allés au contact".
Le bilan de ces contacts est toutefois resté modeste ce mardi. Le préfet a ainsi chiffré à huit le nombre des blessés légers parmi les policiers. "Sur l'ensemble de l'itinéraire, il y a eu de nombreuses interventions pour disperser les fauteurs de troubles et quand ça a été possible, les interpeller", a-t-il également posé. Onze personnes ont ainsi été interpellées au long du trajet parisien, pour 15 sur l'ensemble du territoire.
"Il n'y a pas de rupture dans la doctrine avec mon prédécesseur, ce n'était pas nécessaire", a finalement assuré Laurent Nunez qui était interrogé sur le contraste entre ses méthodes et celles de l'homme qu'il a remplacé le 21 juillet dernier, Didier Lallement, jugées trop musclées par ses détracteurs. Sur notre antenne, le préfet de police a réfuté: "Si nous avions eu des exactions graves commises, ou des lancements de projectiles nourris, je pense que la force aurait été autorisée", a-t-il conclu.
