BFMTV
Police-Justice

La maman de Margot, tuée par une octogénaire au volant, regrette que la conductrice n'ait "jamais pris la parole pour s'excuser"

placeholder video
La mère de Margot, tuée par une octogénaire au volant à La Rochelle en juin 2024, déplore "la non-réaction" de l'automobiliste après sa condamnation à 4 ans de prison avec sursis.

Une condamnation, mais pas d'excuses. Une automobiliste octogénaire a été condamnée ce mardi 22 juillet à 4 ans de prison avec sursis pour avoir percuté en juin 2024 à La Rochelle un groupe d'enfants à vélo, dont une fillette de 10 ans qui est morte, Margot.

La mère de cette victime, Camille Paineau, raconte sur BFMTV ce mardi "être assez atterrée par la non-réaction de cette personne et l'aveu de non-responsabilité" lors du procès. "Jamais, elle n'a pris la parole d'elle-même pour s'excuser ou émettre un quelconque regret", déplore-t-elle, reconnaissant que "lors du procès, elle a éventuellement dit qu'elle était peut-être un peu responsable". Au tribunal, l'octogénaire a tenu des propos confus et dénués d'émotion et était absente ce mardi lors du verdict.

"On peut très bien avoir 20 ans, mais ne plus être apte"

Selon le président du tribunal correctionnel de la Rochelle, "l'accident aurait pu être évité", car la femme de 83 ans avait "décidé de conduire son véhicule malgré plusieurs malaises récents, une vitesse supérieure et malgré un traitement médical".

Un avis partagé par Camille Paineau ce mardi. Elle demande la mise en place de "tests d'aptitude dès l'obtention" ou lors du renouvellement du permis de conduire. La mère de Margot se dit "intimement convaincue qu'on aurait retiré le permis à cette personne (...) compte tenu des antécédents médicaux et routiers".

Selon elle, il y a "tout un tas de moments dans notre vie où on n'est plus apte" à conduire. "On peut très bien avoir 20 ou 25 ans, mais ne plus être apte pour des raisons de santé", argumente la mère de Margot sur BFMTV ce mardi.

"Chacun doit être responsable et comprendre que ne pas être apte totalement (...), c'est mettre en danger l'ensemble des usagers de la route", estime-t-elle.

Camille Paineau regrette, qu'aujourd'hui en France, "on n'identifie pas un accident par l'incapacité, mais par l'alcool, les stupéfiants ou la non-détention du permis". Cela rend plus difficile l'identification d'accident causé par les personnes âgées.

Le tribunal correctionnel de La Rochelle a aussi imposé à l'octogénaire ce mardi l'annulation de son permis de conduire, l'interdiction de solliciter un nouveau permis pendant 5 ans, la confiscation de son véhicule ou encore une amende de 200 euros.

Matthieu Heyman