"J'ai cru que j'allais mourir": victime d'une agression homophobe, Yanis déplore la clémence de la justice pour ses bourreaux

L'agression a eu lieu en septembre 2021. Les images du calvaire de Yanis, un jeune homme de 17 ans à l'époque, avaient circulé sur les réseaux sociaux le 10 octobre de la même année. Un an après les faits, deux adolescents viennent d'être condamnés par le tribunal pour enfants d'Évry à un stage de citoyenneté pour l'un d'entre eux âgé de 15 ans, et à 35 heures de travaux d'intérêt général pour celui de 17 ans. Des peines difficilement compréhensibles pour la victime.
"35 heures c’est quoi?", questionne Yanis auprès de BFMTV. "C’est rien. C’est inadmissible que le juge prenne cette décision. Ça aurait été son enfant, je ne suis pas sûr qu’il aurait pris cette décision."
Le jour de l'agression, Yanis se trouve à Montgeron, en Essonne, dans le quartier réputé sensible de la Forêt. "Je sortais pour voir une amie, on avait soif, on est allé dans une épicerie et en sortant on tombe sur un groupe de jeunes, témoigne-t-il. Ils m’ont ensuite lancé des insultes homophobes." Selon lui, il a été frappé "gratuitement par une meute d'individus lui criant 'PD'".
"Tout a été brisé"
Yanis est frappé par une dizaine d'individus, cachés sous leurs capuches. Il reçoit des coups de pieds, des coups de poing. L'amie avec laquelle il se trouve tente de le protéger. Des passants leur viennent en aide et s'interposent. Le jeune homme n'est pourtant pas sauvé: 500 mètres plus loin, il se fait à nouveau frapper, cette fois-ci alors qu'il se trouve au sol.
"J’ai vraiment cru que j’allais mourir ce jour-là", souffle-t-il. "Ce n'est pas pour mettre des mots forts, je suis juste transparent avec vous. A l’intérieur de moi, tout a été brisé, je n’avais plus l’impression de vivre."
Juste après les faits, Yanis n'avait pas porté plainte. Le parquet d'Évry avait fini par ouvrir une enquête pour "violences volontaires en réunion avec une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, et en raison de l’appartenance sexuelle réelle ou supposée de la victime" afin notamment d'identifier la victime.
Depuis son agression, Yanis a dû déménager. Il n'a pas de métier, il sort très peu avec ses amis. "Ma vie a été gâchée. À 18 ans, je devrais croquer la vie à pleines dents, là je la croque sous ma couette, je ne suis pas bien", confie le jeune homme.