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Attentats: comment faire pour se former aux premiers secours?

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Les pompiers de Paris ouvrent leurs casernes ce week-end pour proposer des initiations aux premiers secours. Une opération née du besoin ressenti de la population après les attentats de 2015. Mais ce n'est pas la seule solution pour apprendre les gestes qui sauvent: tout au long de l’année des formations existent pour former le grand public. Tour d'horizon.

Lors des attentats de novembre, les témoins ont parfois été mis à contribution par les secours pour venir en aide aux blessés. Une situation face à laquelle nombre d'entre eux n'étaient pas préparés et qui a mis au jour la nécessité de savoir apporter les premiers secours. Preuve en est, à la suite de ce douloureux épisode le nombre de demandes de formation aux premiers secours a d'ailleurs augmenté.

Dès lors, les pompiers de Paris ont décidé d'ouvrir leurs casernes. A partir de samedi et chaque week-end, ils proposent des initiations aux gestes de base du secours d'urgence. Pour ceux qui souhaitent aller au-delà de l'initiation, des formations aux premiers secours existent partout en France, encore faut-il savoir où s'adresser.

Quels organismes?

La formation de base, dite Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1) est encadrée et proposée par des organismes ayant reçu un agrément de la préfecture. S’il n’existe pas de liste de ces organismes, ils sont nombreux et présents dans chaque département.

Outre l’Union des Sapeurs-pompiers, la Protection civile ou encore la Croix rouge organisent de très nombreuses sessions de formation. L'inscription se fait auprès de chaque structure, la Protection civile et la Croix rouge proposent de s'inscrire en ligne sur leur site internet.

La formation PSC1 dure une journée et permet d'apprendre à réagir face à un malaise, un arrêt cardiaque ou des brûlures. Selon les organismes et les régions, la formation coûte en moyenne de 50 à 70 euros.

Une formation accessible à tous les âges

Il n’y a pas d’âge pour sauver des vies. La formation aux premiers secours est accessible à tous, à partir de 10 ans.

  • "Réagir dans une situation d’urgence ça fait peur, c’est impressionnant mais le geste technique n’a rien de très compliqué", résume Pierre-Emmanuel Ranson, directeur adjoint de la Protection civile pour BFMTV.com.

Les enfants parviennent aussi à sauver des vies grâce à des réflexes de secourisme. Ainsi, en 2013, un enfant de 12 ans avait réussi à ranimer son père en lui prodiguant un massage cardiaque qu'il avait appris à l'école.

La piqûre de rappel est utile

Lorsque l’on ne pratique pas, il est utile de refaire une formation de temps en temps. "Cela peut être nécessaire de recommencer tous les 3 à 5 ans au début", indique Pierre-Emmanuel Ranson.

"Souvent les gens ont oublié les gestes. Ça veut dire qu’ils n’ont pas eu à pratiquer et tant mieux, mais quelqu’un qui sait réagir et par exemple faire un massage cardiaque peut réellement sauver une vie".

Pas de formations spécifique au terrorisme

Depuis les attentats survenus en 2015, les secouristes ont noté la préoccupation grandissante des participants.

"Il y a une sorte de peur, les gens se disent 'et si je m’étais retrouvé là, est-ce que j'aurais su réagir?'", explique Pierre-Emmanuel Ranson.

Malheureusement, la PSC1, dont les enseignements sont réglementés ne comprend pas d'exercices directement liés à un attentat. 

"Le garrot, qui est vraiment spécifique de l’hémorragie par balle ou de la tuerie de masse ne fait pas partie de cette formation, déplore le directeur adjoint de la Protection civile. Mais à la fin de la journée de formation, il y a toujours une phase de questions-réponses et c’est le moment de l’évoquer."

Carole Blanchard