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Direction le Soleil: la sonde européenne Solar Orbiter quittera la Terre ce lundi

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Afin d'étudier le Soleil au plus près et de répondre à certaines énigmes sur son fonctionnement et sa place dans notre système, l'Agence Spatiale Européenne en collaboration avec l'agence américaine de la NASA, lancent le 10 février 2020 la sonde Solar Orbiter dans l'espace.

"La mission Solar Orbiter va examiner le soleil plus près qu'aucun satellite européen auparavant", écrit l'Agence Spatiale Européenne (ESA) dans un texte accompagnant une vidéo qui donne une idée du déploiement de cette sonde dans l'espace. Elle sera lancée en direction du Soleil dans la nuit du 9 au 10 février 2020, depuis le Kennedy Space Center en Floride.

Il s'agit de la première mission de "classe moyenne" du programme Cosmic Vision 2015-2025 de l'ESA "avec une forte contribution de la NASA", précise le CNRS (Centre National de Recherche Scientifique). Avec le CNRS, le CNES (Centre national d'études spatiales) et le CEA (Commissariat à l'énergie atomique), la France a contribué "à la réalisation de 6 des 10 instruments équipant" cette sonde.

  • A quoi va servir Solar Orbiter?
"Le satellite doit permettre d'obtenir les toutes premières images des régions polaires du Soleil et de mieux comprendre le fonctionnement de notre étoile", explique l'ESA. La sonde va notamment "observer les turbulences à la surface du Soleil, son atmosphère externe et les flux de vent solaire".

Il s'agira par exemple de comprendre quel impact la météo de l'espace a sur la Terre ou ce qui commande le cycle du Soleil. "Cette mission est très importante, car elle permettra également d'étudier les connexions Terre-Soleil afin de pouvoir expliquer et prévoir des phénomènes météorologiques spatiaux, tels que les tempêtes solaires", continue l'agence spatiale.

Les tempêtes, ou éruptions, solaires, sont des libérations d'énergie du soleil, pouvant durer quelques minutes à quelques heures, provoquant des jets de plasma mais aussi une force électromagnétique.

"Les données collectées par Solar Orbiter seront stockées dans la sonde, puis transmises à la Terre lors de fenêtres de communication de huit heures" dans une station de Malargüe en Argentine, explique encore l'ESA. Des stations en Espagne et en Australie serviront à sauvegarder les données reçues.

  • Comment la sonde va-t-elle atteindre le Soleil?

Une fois projetée depuis la Terre, par un lanceur américain Atlas V, Solar Orbiter déploiera ses panneaux solaires de 18 mètres de long ainsi que ses instruments et antennes. La sonde "profitera de la force gravitationnelle de Vénus et de la Terre pour ajuster sa trajectoire", précise l'ESA. Solar Orbiter devrait se mettre en place et atteindre sa vitesse de croisière - grâce aux forces gravitationnelles environnantes - autour du soleil fin novembre 2021.

"La sonde se placera sur une orbite elliptique qui prend 180 jours à être terminée, faisant une approche rapprochée du Soleil tous les six mois", explique l'ESA. Pendant les quatre premières années, l'inclinaison orbitale devrait atteindre 17°, puis "durant sa phase de mission étendue, Solar Orbiter relèvera encore son inclinaison, qui atteindra 33°, pour observer les régions polaires encore plus directement", selon une brochure de l'ESA. Le voyage devrait durer jusqu'en 2030 si le matériel n'est pas trop endommagé par les rayons du soleil.

La sonde approchera à 42 millions de kilomètres du soleil, soit presque un tiers de la distance Terre-Soleil (environ 150 millions de km). "Les températures près du Soleil étant 13 fois plus élevées que près de la Terre, un bouclier thermique ultramoderne protégera les instruments scientifiques du satellite", précise l'ESA.

Salomé Vincendon