La princesse Charlotte devra faire avec la difficile place de cadet

Le deuxième bébé royal, une jolie petite princesse née le 2 mai dernier, partagera-t-elle le destin rebelle des cadets de la famille Windsor?

La princesse Charlotte n'est encore qu'un nouveau-né joufflu dans les bras de sa mère, mais déjà toutes les fées du royaume se penchent sur son berceau. Beauté, intelligence, grâce, on ne sait pas de quoi l'enfant sera dotée. Une chose est sûre, si la fillette est quatrième dans l'ordre de succession au trône, grâce à la loi de 2013, elle est surtout "petite soeur de". "Tu vas devoir trouver un moyen d'être spéciale, d'être différente, en restant loin des colonnes de TMZ", résume avec humour un éditorialiste du Time.

Il est vrai que le rôle pas toujours évident dans la vie en général et chez les Windsor en particulier. La princesse Margaret, jeune soeur de la reine Elizabeth en est l'exemple. Ou encore le prince Harry, jeune frère de William. Car cet éternel Poulidor est dans une position bien délicate, à la fois ultra privilégié et déclassé, comme l'explique au Dailymail, le biographe de la princesse Margaret.

"Princesse rebelle"

La soeur de la reine Elizabeth, d'une grande beauté quand elle était jeune, a semble-t-il souffert de sa place de "pièce de rechange". Avant d'en prendre son parti et de troquer sans regret les inaugurations barbantes contre les fêtes arrosées et une vie plus frivole. Après avoir dû renoncer à épouser son grand amour le pilote de la RAF Peter Townsend, parce qu'il était divorcé - sa mère, l'Eglise et Winston Churchill s'y étaient opposés- elle a multiplié les frasques et collectionné les (jeunes) amants.

Surnommée la "princesse rebelle", la jeune Margaret a été une jet-setteuse assez rock'n roll et très snob, accro au gin et aux cigarettes, bien sûr traquée par les paparazzi. Mais surtout c'est "la première Windsor à réaliser la vacuité de la vie pour un membre de second plan de la famille royale", souligne une éditorialiste du Guardian.

La princesse Margaret en 1956. © AFP

Margaret est morte en 2002, dans un oubli relatif, après avoir bu, divorcé et trop fumé. C'est le prince Harry, frère cadet de William, qui a pris la relèvre dans le rôle du mouton noir de la famille royale. Gaffeur -il a exhibé un brassard nazi à une soirée costumée et les bijoux de famille au bord d'une piscine- le prince n'a jamais eu le sérieux de son aîné.

Cuites et joints

Mais après une adolescence difficile émaillée de cuites et de joints, sous l'oeil des paparazzi, une scolarité médiocre et quelques bévues relayées dans la presse, le prince semble s'être assagi. Moins emprunté que William, plus naturel et chaleureux, il s'implique désormais dans des ONG, comme sa mère Diana, décédée en 1997.

Il a marché avec des soldats blessés au pôle Sud, combattu en Afghanistan, organisé les Invictus Games, jeux paralympiques militaires, dansé avec des enfants handicapés au Chili... Aujourd'hui, le Captain Wales bivouaque dans le bush australien, où il est détaché et inspecte des hélicoptères. Prouvant qu'on peut vivre heureux à l'ombre d'un encombrant aîné. Quand on est loin.

Magali Rangin