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Paris Île-de-France

"On ne peut pas aller voir?": entre admiration et frustration, les Parisiens et les touristes redécouvrent Notre-Dame

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Si la cathédrale reconstruite enchante les visiteurs et les riverains, les restrictions d'accès à Notre-Dame tout au long du week-end frustrent une partie d'entre eux, pressés de redécouvrir les lieux.

"Comment ça on peut pas aller voir? C'est n'importe quoi!" Il y a ceux qui n'avaient pas anticipé que le quartier de Notre-Dame serait totalement bouclé. Et il y a ceux, comme Noëlle Alexandria, qui étaient là dès 6 heures pour admirer la cathédrale parisienne.

La jeune femme, arrivée mercredi de Vancouver (Canada), savait qu'elle n'aurait pas la moindre chance de s'approcher de l'édifice le weekend de sa réouverture, encore moins d'y entrer. "Mais je vais essayer de rester là aussi longtemps qu'ils me laisseront y être", s'amuse-t-elle depuis le Petit-Pont Lustiger, qui offre une vue sublime sur Notre-Dame.

Autour d'elle, des barrières métalliques et des cordons de forces de l'ordre. Béret bleue sur la tête, Noëlle Alexandria n'a d'yeux que pour la cathédrale. "C'est incroyable. Quand ils ont annoncé que la reconstruction prendrait cinq ans, je ne pensais pas que ça serait possible, je ne pensais même pas le voir de mon vivant", admire-t-elle.

De nombreux visiteurs prestigieux

Reconstruite à l'identique de celle conçue par Eugène Viollet-Le-Duc au XIXe siècle, Notre-Dame rouvre samedi après cinq années de travaux menés au pas de charge. Un évènement planétaire auquel assisteront à partir de 19H00 (18H00 GMT) plusieurs dizaines de chefs d'Etat, dont l'Ukrainien Volodymyr Zelensky ou le président élu des Etats-Unis, Donald Trump.

De quoi justifier les mesures de sécurité draconiennes prises pour limiter l'accès à la cathédrale, avec le déploiement de plus de 6.000 policiers et gendarmes dans la capitale.

Les plus chanceux étaient donc les matinaux, quand le dispositif policier est encore relativement souple et la météo, qui a bouleversé le programme des cérémonies à cause de fortes rafales de vent attendues par Météo-France, plus clémente.

Joe, un négociant en cigares de 65 ans vivant à Philadelphie qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, a profité de quelques jours de congés après un voyage d'affaires pour admirer "une des églises les plus magnifiques au monde".

"J'ai essayé de m'approcher le plus possible"

Avant de s'envoler dimanche pour les Etats-Unis, "j'ai essayé de m'approcher le plus possible de Notre-Dame", ajoute-t-il, saluant la venue de Donald Trump et d'autres chefs d'Etat. "Je pense que c'est une chose formidable qu'il soit ici et qu'il y ait tous ces dignitaires. C'est tout simplement formidable", assure-t-il.

D'autres auraient préféré que les cérémonies gardent un côté plus intimiste. Arrivés par le train de nuit de Toulouse, Marie et Raphaël Jean avaient pris leurs billets de train bien avant d'apprendre qu'ils ne pourraient qu'à peine s'approcher de l'église.

Pas de regrets pour autant. Après des années à voir Notre-Dame "moche, toujours avec des échafaudages" lors de leurs séjours parisiens, "je la trouve vraiment belle, encore plus maintenant qu'elle a retrouvé sa flèche", juge Marie, une dentiste de 27 ans contente d'être arrivée tôt pour "en profiter tranquillement".

Raphaël, son époux, un étudiant en droit de 23 ans, déplore juste "un peu que le pape ne soit pas là", éclipsant le caractère religieux de la réouverture. Quant aux discussions politiques, alors que les spéculations vont bon train sur une rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, "si Notre-Dame peut veiller sur leur discussion, c'est bien...", sourit-il.

Mathias Fleury avec AFP