Manifestation du 8-mars: Aurore Bergé regrette l'exclusion de militantes contre l'antisémitisme

Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité femmes-hommes, au palais de l'Elysée à Paris le 15 janvier 2025 - Ludovic MARIN / AFP
La ministre de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a regretté ce dimanche 9 mars la mise à l'écart lors de la manifestation parisienne du 8-mars de militantes contre l'antisémitisme, qui ont défilé derrière le cortège principal pour éviter des tensions avec d'autres manifestants.
"On ne peut pas passer sous silence le fait que certaines femmes aient été empêchées de manifester - parce que de facto, c'est ce qui s'est passé, elles n'ont pas pu aller jusqu'au bout, elles sont parties près de trois heures après les autres, elles ont subi des attaques", a déclaré Mme Bergé sur Franceinfo.
"Elles ont été heureusement très protégées par les forces de l'ordre, mais on ne devrait pas avoir besoin de protéger des femmes dans une manifestation féministe", a-t-elle ajouté.
Le collectif "Nous vivrons" pris à partie
La ministre faisait référence à des militantes du collectif "Nous vivrons", créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, et des militantes de la Licra.
Ces manifestantes n'ont pu intégrer samedi le cortège principal, du fait de l'hostilité de certains manifestants, et ont défilé à l'arrière, sous la protection des forces de l'ordre, tout comme le groupe identitaire, Nemesis. Il s'agissait d'éviter tout "incident" ou "trouble à l'ordre public", a expliqué samedi soir sur BFMTV le préfet de police Laurent Nunez.
Sur X, le député socialiste Jérôme Guedj a diffusé une vidéo le montrant rejoindre les militantes de "Nous Vivrons", sous des huées et des cris de "Pas de fachos" ou "Sionistes, fachistes, c'est vous les terroristes" venant de la manifestation principale.
L'an dernier, des membres de "Nous Vivrons" avaient été prises pour cible alors qu'elles défilaient dans la manifestation du 8-mars. Des invectives, dégénérant brièvement en coups et bousculade avaient eu lieu, avant que la police n'intervienne pour permettre la sortie du cortège des militantes de "Nous Vivrons".
La manifestation parisienne du 8-mars a réuni samedi entre 47.000 personnes, selon la préfecture, et 120.000, selon les organisatrices.