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"Je n'ai jamais autant hurlé": des femmes accusent un gynécologue d'Antony de violences obstétricales

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Léa raconte au micro de BFM Paris Île-de-France avoir été victime de violences obstétricales lors de son accouchement à l'hôpital privé d'Antony. Comme elle, 15 femmes accusent le même médecin, une plainte a été deposée pour viol et torture.

Elles dénoncent des violences, notamment lors de leur accouchement. Une quinzaine de femmes mettent en cause un gynécologue obstétricien de l'Hôpital privé Ramsay Santé à Antony dans les Hauts-de-Seine. L'une d'entre elles témoigne au micro de BFM Paris Île-de-France.

En 2022, Léa (le prénom a été changé) donne naissance à sa petite fille dans la clinique d'Antony. Une journée qui a tourné selon elle au cauchemar.

"J'ai eu affaire à un gynécologue violent lors de mon accouchement. Il m'a enfoncé les forceps violemment sans me prévenir. J'ai juste eu le temps d'entendre le bruit du métal. Je me suis mise à hurler de douleur. Je n'ai jamais autant hurlé et souffert de ma vie", raconte la jeune femme.

"Il était fier d'avoir fait ça proprement"

Malgré sa douleur, le gynécologue aurait ignoré ses plaintes. Elle explique que le médecin est parti, "sans dire aurevoir ni rien. Puis, il est revenu car il avait sa blouse blanche." Pire, le gynécologue était "tout fier d'avoir fait ça proprement parce qu'il ne s'était pas tâché", se souvient Léa.

Cet événement traumatise durablement la jeune maman et son conjoint. "Je sais que ça a été très difficile pour lui aussi de me voir dans cet état-là, à tel point qu'il m'a dit pendant que j'étais encore en train de pousser, 'mais on en fera qu'un en fait, parce que je ne veux pas que tu revives ça'".

"Le lien avec mon enfant était compliqué les premières semaines", rapporte Léa avec des sanglots dans la voix.

Une plainte pour viol et torture

Léa a préparé une lettre pour l'Hôpital privé d'Antony pour demander des explications, elle envisage aussi de porter plainte. Elle explique ainsi avoir besoin de réponses, "parce que dans mon compte rendu d'accouchement, il n'y a rien d'écrit".

Comme Léa, 15 autres femmes livrent aujourd'hui leurs témoignages glaçants au collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques. Et toutes visent le même professionnel.

Sonia Bisch, fondatrice du collectif indique que ces témoignages racontent tous "beaucoup de mépris dans la douleur, du mépris de la personne, et de la grossophobie." Elle s'interroge aussi sur les intentions du médecin: "Il y a beaucoup de souffrance, comme s'il y avait une volonté de faire souffrir."

Pour l'heure, seule une femme a porté plainte pour viol et torture contre le gynécologue obstétricien. La direction de l'Hôpital privé a fait savoir que le médecin avait été identifié et suspendu le 30 mai dernier.

Constance Bostoen avec Pauline Boutin