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Crèche à Paris: vers l'expérimentation de la semaine de quatre jours pour les agentes

Dans une crèche, à Hérouville-Saint-Clair, dans le Calvados, en avril 2008. (photo d'illustration)

Dans une crèche, à Hérouville-Saint-Clair, dans le Calvados, en avril 2008. (photo d'illustration) - Mychele Daniau - AFP

La semaine de quatre jours va être expérimenté par la mairie de Paris dès l'automne prochain. Les crèches resteront ouvertes sur les mêmes horaires.

À Paris, 10 à 15% des places en crèches sont gelées faute de personnel en cette rentrée, il y a donc au total 45.183 places dont 26.389 dans les crèches municipales. Pour améliorer le recrutement, la ville de Paris va expérimenter la semaine de quatre jours à partir de l'automne dans plusieurs crèches municipales avec des équipes "qui soient intéressés pour tester ce rythme-là", indique Antoine Guillou, l'adjoint socialiste en charge des ressources humaines de la ville de Paris à BFM Paris Ile-de-France.

L'objectif est notamment de réduire le temps de trajet hebdomadaire des personnels. "Ils sont un facteur important pour la qualité de vie des agents", poursuit l'élu. "On essaie de trouver des organisations de travail plus attractives".

Pas de changement sur le volume d'heures hebdomadaires

La semaine de quatre jours à la ville de Paris, ce n'est pas nouveau. "Nous avons déjà les métiers de l'espace public, de la propreté et de la direction de la police municipale, qui sont déjà sur ce rythme", poursuit-il.

"Cela s'inscrit dans notre règlement sur le temps de travail", soit 1525 heures annuelles pour la petite enfance contre 1607 heures pour les agents sans pénibilités. "Nous avons réussi, à maintenir la prise en compte de la pénibilité" ce qui "permet de réfléchir à l'organisation du travail" avec des durées "qui restent acceptables pour les agents".

L'idée n'est pas de changer le volume d'heures hebdomadaires mais que leur répartition sur la semaine change. "Ce qui nous permet de faire ça, c'est que la durée quotidienne soit acceptable, c'est que l'on prend en compte la pénibilité".

Diversifications des recrutements

La ville emploie 7250 professionnelles, majoritairement des femmes, dans les crèches de Paris. 500 postes d'auxiliaires de puériculture sont toujours à pourvoir. Mais pour la ville, il y a des signes d'espoirs.

"Une centaine de nouveaux professionnels ont été recrutés l'an dernier, et 200 cette année", explique Patrick Bloche, l'adjoint socialiste chargé de l'éducation et de la petite enfance.

"Notre plan d'urgence a porté ses fruits", se félicite l'élu. "On a mis en place beaucoup de dispositifs. D'abord en recrutant, des diplômées du CAP petite enfance et en mettant en place un système de bourse pour accompagner des jeunes qui se forment aux métiers de la petite enfance. L'idée est de contribuer financière à leurs études et en contrepartie, un engagement pour travailler dans les crèches parisiennes".

Les CAP petite enfance "viennent compenser les postes vacants de puéricultures", indique l'adjoint aux Ressources humaines. "C'est quelque chose qui porte ses fruits et qui va se renforcer dans les mois à venir", depuis l'autorisation en mai dernier au Conseil de Paris de recruter ces diplômées.

"J'espère que progressivement, on va remonter la pente sachant que cette crise touche toute la France", poursuit l'élu. "On est passé d'un concours à deux concours", renchérit Antoine Guillou.

Sur les agents de la fonction publique de la ville de Paris, il y a environ 7% de postes à pourvoir, soit 3500 vacances sur 53.000 postes. Un autre point de difficulté concerne la police municipale. La ville de Paris enjoint l'Etat à améliorer les "grilles de la fonction publique", autrement dit une meilleure rémunération, pour faciliter les recrutements.

Nicolas Dumas avec Alicia Foricher