BFM Normandie
Normandie

"Personne ne nous explique": dix jours après l'incendie de Grand-Couronne, les habitants toujours inquiets

placeholder video
L'incendie de l'entrepôt Bolloré Logistics à Grand-Couronne le 16 janvier dernier continue à susciter des craintes de la part d'habitants.

"Nous, on est obligés de s'inquiéter." Dix jours après l'important incendie qui a touché l'entrepôt de Bolloré Logistics à Grand-Couronne, les habitants se posent toujours de nombreuses questions concernant l'important panache de fumée.

"On n'est pas du tout averti, personne ne nous explique quoi que ce soit", regrette Marie-Noël, une habitante de Grand-Couronne, au micro de BFM Normandie.

Des prélèvements rassurants selon les autorités

La préfecture de la Seine-Maritime avait rapidement indiqué que "les prélèvements atmosphériques [...] n’ont pas montré de risque pour la population dans le département".

Si ces résultats se veulent rassurants, ils interrogent toujours Malik, un riverain du site incendié. "On peut toujours dire que ce n'est pas dangereux, mais ça reste quand même dangereux", affirme-t-il en se remémorant les flammes et les fumées noires s'échappant des lieux.

Pour répondre à ces inquiétudes qui perdurent, la préfecture souligne qu'un "plan de prélèvements et de surveillance a été établi" afin de connaître "l’impact sanitaire de l’événement".

Des moyens supplémentaires demandés

Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, les élus locaux soulignent la "très forte émotion ressentie" et une "exigence forte en matière de transparence". Ils appellent notamment à la poursuite des analyses pour identifier toute pollution éventuelle.

"Ma préoccupation principale, c'est la protection des habitants, la sécurité des habitants", affirme Julie Lesage, maire de Grand-Couronne et signataire de la lettre.

Avec le président de la métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, et la vice-présidente en charge de la Sécurité industrielle, Charlotte Goujon, ils demandent au ministre un renforcement des contrôles des sites industriels.

Les élus pointent l'attribution de deux postes d'inspecteurs supplémentaires depuis 2020 faisant suite à l'incendie de Lubrizol à Rouen "ne permettant pas d'atteindre l'objectif de +50% des visites que vous vous étiez fixé à cette occasion".

Autre grief adressé au ministre: le manque de moyens pour les pompiers de la Seine-Maritime notamment en termes de bras élévateurs articulés qui sont "insuffisants en la circonstance".

Les élus appellent également les autorités à prendre des mesures sur le "stockage de grande ampleur" de batteries au lithium comme celles stockées dans l'entrepôt de Bolloré Logistics.

Pour "faire progresser la sécurité", le préfet de la Seine-Maritime renvoie à l'enquête qui a été confiée au Bureau d'enquêtes et d'analyse sur les risques industriels, créé à la suite de l'incendie de Lubrizol.

Une autre enquête, judiciaire cette fois, a été ouverte par le parquet de Rouen. La maire de Grand-Couronne envisage d'ailleurs de porter plainte contre Bolloré Logistics pour défendre les intérêts de sa commune et des habitants.

Paul Biloquet avec Amaury Tremblay