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Rouen: une centaine de manifestants rassemblés contre "Lubrizol, Bolloré and Co"

Devant le site de Lubrizol à Rouen, le 24 octobre 2019

Devant le site de Lubrizol à Rouen, le 24 octobre 2019 - Lou BENOIST © 2019 AFP

Les manifestants se sont rassemblés à l'appel du collectif unitaire Lubrizol qui s'est rebaptisé en "collectif unitaire Lubrizol, Bolloré and Co" à la suite de l'incendie de l'entrepôt de stockage où se trouvaient des batteries au lithium.

Une petite centaine de personnes se sont rassemblées ce lundi soir dans le centre-ville de Rouen pour demander "justice et vérité" après l'incendie qui s'est déclenché le 16 janvier sur le site de Bolloré Logistics à Grand-Couronne en Seine-Maritime.

Les manifestants se sont rassemblés à 18 heures devant le palais de justice de Rouen, à l'appel du collectif unitaire Lubrizol qui s'est rebaptisé en "collectif unitaire Lubrizol, Bolloré and Co" à la suite de l'incendie de l'entrepôt de stockage où se trouvaient des batteries au lithium.

Une plainte bientôt déposée

"Bolloré coupable, État complice", a scandé la foule tandis que des participants à la manifestation tenaient une boîte en carton bricolée, supposée contenir une sauce alimentaire "Bollozol" à "toxicité nulle", "certifiée bio par la préfecture".

Maîtrisé mardi soir, l'incendie, qui n'a pas fait de victime sur le site de Bolloré Logistics, a notamment touché un entrepôt où étaient stockées 12.000 batteries automobiles au lithium, sur un site industriel non classé Seveso.

"On sait que c'est par la force militante et en étant dans la rue qu'on obtiendra justice et vérité" a déclaré Gérald Le Corre, membre de l'union départementale CGT de Seine-Maritime, annonçant que son syndicat allait porter plainte "pour que cela avance en justice". "Un feu, par nature, est bourré de produits toxiques", a rappelé Gérald Le Corre.

Sébastien Duval, président de l'association des sinistrés de Lubrizol (ASL), a lui évoqué "la faillite des services de l'État qui ont choisi le développement économique au détriment de la santé".

"Ça brûle trois ans après Lubrizol, c'est inadmissible", a-t-il souligné, réclamant "des sanctions dissuasives et des moyens de les appliquer".

"La préfecture doit arrêter avec le discours de l'incendie bio", a de son côté estimé Christophe Holleville, membre de l'Union des victimes de Lubrizol.

Lubrizol "fuit ses responsabilités"

Réagissant au dernier communiqué de la société Lubrizol qui a réagi elle-même au dernier complément d'expertise sur l'origine de l'incendie de septembre 2019, Christophe Holleville a estimé que Lubrizol fu(ya)it ses responsabilités" et "joue la montre pour échapper au procès".

Samedi, Lubrizol a estimé que l'expertise complémentaire sur l'origine de l'incendie de septembre 2019 à Rouen ne confirmait "en aucun cas" que le feu était parti du site industriel.

"Fournissez des preuves que cela ne vient pas de chez vous", a ajouté Christophe Holleville, à l'adresse de Lubrizol.

F.R. avec AFP