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Mort de Nahel: nouvelle nuit d'émeutes en Normandie, 17 personnes interpellées en Seine-Maritime

Des véhicules incendiés à Hérouville-Saint-Clair dans la nuit du 28 au 29 juin 2023, après la mort de Nahel. (Photo d'illustration)

Des véhicules incendiés à Hérouville-Saint-Clair dans la nuit du 28 au 29 juin 2023, après la mort de Nahel. (Photo d'illustration) - BFM Normandie

De nombreuses dégradations ont été constatées dans les agglomérations de Rouen et du Havre. Quatre personnes ont été blessées, dont un policier.

Nouvelle nuit d'émeutes en Normandie. Après la mort de Nahel, tué mardi par un tir de policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), de nouvelles violences ont éclaté dans les agglomérations de Rouen et du Havre dans la nuit de jeudi à vendredi. 200 policiers et 185 pompiers étaient mobilisés pour y faire face.

Selon un bilan de la préfecture de Seine-Maritime communiqué ce vendredi matin, 17 personnes ont été interpellées. De nombreux bâtiments publics ont été pris pour cible, comme des mairies annexes, des bureau de poste, de missions locales, un bureau de police et des écoles, à Canteleu, Saint-Étienne-du-Rouvray, Petit-Quevilly ainsi que dans les Hauts de Rouen.

22 véhicules ont été incendiés et de nombreux commerces dégradés et pillés au Havre et dans l'agglomération de Rouen.

Quatre blessés en Seine-Maritime

La préfecture note aussi que quatre personnes ont été blessées en marge des émeutes, dont un policier blessé léger par un tir de mortier.

Un homme a été grièvement blessé après être tombé du toit d'un magasin alimentaire pendant une action de pillage. Il a été pris en charge au CHU de Rouen.

Un autre individu a été brûlé aux mains en essayant d'éteindre un feu sur son balcon, et une dernière personne a été intoxiquée après l'incendie d'un commerce.

Le préfet de Seine-Maritime "condamne" les "menaces et actes de violences envers les élus et représentants des institutions ainsi qu’à l’encontre des forces de l’ordre et des sapeurs-pompiers".

Un policier et un pompier blessés dans l'Eure

Dans l'Eure, d'importantes dégradations ont été constatées au centre des impôts de Vernon, dans un théâtre à Val-de-Reuil, dans plusieurs commerces à Gaillon, selon un communiqué de la préfecture. Un bus a été brûlé et des vitrines brisées à Verneuil d’Avre et d'Iton.

Le préfet déplore aussi deux véhicules des pompiers endommagés, ainsi qu'un véhicule de police et un de gendarmerie.

Les forces de l'ordre et pompiers ont été la cible de tirs de mortier et de caillassages. Un gendarme et un sapeur-pompier ont été blessés.

"Le préfet condamne avec force les violences qui ont mis en danger les agents des forces de sécurité et de secours ains que les habitants des quartiers concernés" écrit la préfecture, qui affirme aussi son "soutien le plus total aux élus qui se sont parfois trouvés directement menacés."

Le préfet appelle de nouveau au calme pour la nuit prochaine et annonce qu'un accompagnement des entreprises endommagées va être mis en place par l'Etat.

Alençon, l'Aigle et Flers touchés

Du côté de l'Orne, des violences urbaines ont également rythmé la nuit dans trois villes notamment, indique la préfecture dans un communiqué. Trois véhicules légers ont été brûlés à Alençon et une personne a été interpellée dans le quartier Perseigne pour avoir jeté des projectiles sur les forces de l'ordre.

À Flers, les forces de l'ordre ont reçu des tirs de mortiers, un distributeur automatique a été forcé et un engin de chantier brulé. Sur l'Aigle, 13 départs de feux de poubelles ont été recensés, 2 véhicules légers ont été incendiés ainsi qu'un bâtiment désaffecté.

"Un dispositif renforcé de prévention et de sécurité a été mis en place pour la nuit avec la mobilisation de 40 policiers et 23 gendarmes des pelotons d’intervention de la gendarmerie (PSIG), appuyés en début de soirée par un hélicoptère de la gendarmerie nationale", précise la préfecture.

Elle ajoute que le dispositif mis en place va être maintenu dans les nuits qui viennent.

Emilie Roussey