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Les images des importantes dégradations à l'université de Caen après six semaines d'occupation

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Trois plaintes ont été déposées par la direction de l'université qui estime à un million d'euros le coût des dégâts, et annonce que les cours ne pourront reprendre avant septembre dans cette annexe de la faculté de droit.

La fin de six semaines d'occupation. Lundi à 6h du matin, une quarantaine de policiers casqués ont procédé à l'évacuation du bâtiment E de l’université de Caen Normandie qui était bloqué depuis le 6 mars par un collectif d'étudiants en lutte contre la réforme des retraites. Une action policière menée à la demande du président de l'université, Lamri Adoui, en collaboration avec la préfecture.

"Ils se sont mis à refuser le passage des agents de sécurité incendie qui faisaient des rondes, ils ont ouvert un local amianté qui était condamné. Il y a eu l’agression d’un personnel de l’université", justifie ce dernier à BFM Normandie.

Un million d'euros de dégâts

Depuis, la direction de la faculté constate les dégâts dans cette annexe de la faculté de droit. Sur des images tournées par les services de l'université dans le bâtiment, il est possible de voir de nombreux tags, ainsi que des faux murs détruits et des portes forcées. "Bienvenue à La Commune libre et autogérée", "Bate (bâtiment, NDLR) occupé", "Grève", peut-on ainsi lire.

Les images des importantes dégradations à l'université de Caen après six semaines d'occupation
Les images des importantes dégradations à l'université de Caen après six semaines d'occupation © BFMTV
"Les alarmes incendie sonnaient parfois la nuit, une catastrophe aurait pu se produire, je suis là pour assurer la sécurité de tout le monde", ajoute Lamri Adoui.

Il rappelle également la promesse des bloqueurs, faite le 8 mars, "de ne pas dégrader les bâtiments."

Les images des importantes dégradations à l'université de Caen après six semaines d'occupation
Les images des importantes dégradations à l'université de Caen après six semaines d'occupation © BFMTV

Selon la direction de l'établissement, la reprise des cours dans ce bâtiment est impossible d'ici la prochaine rentrée de septembre et les dégâts, constatés par un huissier, sont estimés à un millon d'euros. Trois plaintes ont été déposées par la direction.

Les images des importantes dégradations à l'université de Caen après six semaines d'occupation
Les images des importantes dégradations à l'université de Caen après six semaines d'occupation © BFMTV

"Le président a choisi de clore le dialogue"

Du côté du collectif, on regrette l'emploi de la force policière pour l'évacuation. Kyllian A., étudiant en histoire de 18 ans l'assure, "on avait envoyé un mail en expliquant qu'on libérerait les lieux le 2 mai. Mobiliser une force armée pendant les vacances était inutile et disproportionné, le président a choisi de clore le dialogue".

"Il n’y a pas eu de coups portés ni rien. Se faire expulser comme ça d’un lieu où ils ont enfin trouvé un endroit où ils sont bien, où ils sont acceptés de tout le monde, où l’on peut parler de tout, ce n’est vraiment pas facile psychologiquement", déplore un autre étudiant qui occupait les lieux, auprès de BFM Normandie.

Réunis pour lutter contre la réforme des retraites, les occupants ont par la suite élargi leurs revendications: "les causes féministes, anticapitalistes, LGBTQI+, la précarité étudiante, le désamiantage de la fac, l'accès handicapés", ajoute Jeanne, autre occupante. Le collectif avait choisi un mode de fonctionnement "autogéré, sans leader ni représentant, où chacun peut s'exprimer".

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV