Comment Mohamed Amra a continué ses activités criminelles en cavale: les informations de BFMTV

Arrêté samedi 22 février en Roumanie, Mohamed Amra a passé une grande partie de ses neuf mois de cavale en France, près de sa région d'origine, autour de Rouen, indiquent des sources concordantes à BFMTV. Un voyage l'été dernier, pendant sa cavale, de certains de ses complices en Espagne intrigue par ailleurs les enquêteurs. Mohamed Amra y était-il? A-t-il essayé de fuir par l'Espagne avant la Roumanie?
Mais c'est surtout les activités illicites de Mohamed Amra que l'enquête commence à dessiner. Grâce aux nombreuses données récoltées par les policiers pendant l'enquête, les interpellations et les perquisitions, il leur apparaît maintenant clair que Mohamed Amra a continué ses activités criminelles pendant sa cavale.
Il en est ainsi des échanges avec des complices, parmi lesquels figure notamment Jean-Charles P. Déjà en détention lors de l'évasion de mai 2024, ce dernier semble être un très proche de Mohamed Amra mais aussi un homme au rang élevé dans la hiérarchie criminelle, membre de l'organisation criminelle Black Manjak Family - Manjak étant une communauté issue de la Guinée-Bissau, du Sénégal et de la Côte-d'Ivoire.
Dans des échanges sont notamment évoqués des activités liées au trafic de stupéfiants. Par exemple le projet de prendre le contrôle d'un point de deal à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), de faire venir de la cocaïne dans un port européen, ou encore d'organiser un transport de drogue entre les Pays-Bas et la France. Mohamed Amra envisageait même de kidnapper un rappeur.
Des échanges via messageries cryptées
Ces échanges étaient réalisés sur des messageries cryptées avec une stratégie particulière: Mohamed Amra, Jean Charles P. et d'autres se connectaient, avec des pseudonymes, à un groupe de conversation ouvert par un tiers. Le groupe était ensuite supprimé. Pourquoi prendre le risque de ces échanges? Continuait-il de manière insouciante ses activités criminelles? Cherchait-il de l'argent pour financer sa cavale?
Fort de sa renommée, Mohamed Amra semblait même prodiguer des conseils en criminalité. Il aidait par exemple ses complices et leur donnait des instructions sur le mode de vie à adopter pour rester dans la clandestinité. Il échangeait dans des conversations où il était question de suggestions sur la manière de réaliser un règlement de comptes ou de gérer un trafic. Si bien que son nom remonte à présent dans trois affaires d'assassinats, qui ont fait au moins une victime sans lien avec la criminalité.
Des traces d'activités pendant sa cavale sont encore étudiées par les enquêteurs. Arrêté à Bucarest, Mohamed Amra était en possession d'un téléphone portable avec lequel il se faisait livrer des repas sous un faux nom. Il avait aussi sur lui une fausse carte d'identité avec un nom appartenant à un habitant de la région lyonnaise.