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Changement climatique: les littoraux normands menacés par les remontées de nappes phréatiques

Les falaises d'Etretat, le 4 janvier 2022, en Seine-Maritime

Les falaises d'Etretat, le 4 janvier 2022, en Seine-Maritime - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP

Le programme de recherche "Rivages Normands 2100" a étudié l'impact des remontées de nappes phréatiques pendant six ans sur les territoires littoraux du Calvados et de la Manche.

Le changement climatique menace les littoraux normands qui subissent des remontées de nappes phréatiques, en plus de la hausse du niveau de la mer, ont alerté jeudi des chercheurs et élus associés au programme "Rivages Normands 2100" à Colombelles, près de Caen.

Le Giec, le groupe d'experts mandaté par l'ONU sur le climat, prévoit une élévation moyenne du niveau des mers de 70 cm à horizon 2100 et augmentera le risque de submersion des zones côtières, mais les remontées de nappes et leur salinisation auront également un impact très important, ont-ils prévenu.

Le programme de recherche "Rivages Normands 2100", qui associe les universités de Rennes et Caen, l'agence de l'eau, la DREAL et de nombreuses collectivités locales, a étudié l'impact des remontées de nappes phréatiques pendant six ans sur les territoires littoraux du Calvados et de la Manche.

Selon cette étude, la montée du niveau marin va faire progresser l'eau salée, plus dense que l'eau douce, dans le sol jusque dans les nappes phréatiques, faisant remonter l'eau douce.

Ce phénomène, conjugué à l'augmentation des précipitations hivernales provoquera inondations et salinisations des sols et des nappes, devenus impropres à la culture et à la consommation.

"Il y a urgence à s'y mettre"

Sur les huit sites étudiés, soit 27% du territoire des deux départements, 40% du bâti, 53% des parcelles agricoles, plus de 30% des routes et voies ferrées et 50% des cimetières seront impactés au moins un jour par an en 2050.

"Le risque est lent mais l'adaptation est très lente", s'est inquiété Luc Aquilina, professeur à l'université de Rennes en charge du programme. "Il y a urgence à s'y mettre", a-t-il souligné.

"8% des bâtiments sont construits sur des sols humides impactés potentiellement par des débordements de nappes" pour un coût estimé à 27 milliards d'euros, a détaillé Frédéric Gresselin, hydrogéologue. Avec 60.000 constructions et 2.200 kilomètres de routes à risque sous le niveau marin, la région Normandie sera très impactée.

E.R. avec AFP