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"Ça va tuer l’agriculture française": des agriculteurs occupent le port du Havre contre l'accord Mercosur

Des agriculteurs mobilisés sur le port du Havre (Seine-Maritime) lundi 18 novembre 2024.

Des agriculteurs mobilisés sur le port du Havre (Seine-Maritime) lundi 18 novembre 2024. - BFM Normandie

Les agriculteurs ont voulu bloquer l'entrée de l'écluse François Ier afin d'empêcher le relevage au passage des bateaux, et donc l'entrée de marchandises dans le port.

C'est un lieu symbolique que les agriculteurs de Seine-Maritime ont choisi ce lundi 18 novembre pour manifester leur colère. Opposés au projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, les agriculteurs normands ont commencé à occuper dès 20 heures l'écluse François Ier au port du Havre.

L'objectif de cette manifestation: empêcher le relevage lors du passager de bateaux, et donc l'entrée de marchandises dans le port.

"Souvent, les bateaux du port du Havre sont plein de produits d’ailleurs, et aujourd’hui, on est contre ces fameux accords du Mercosur, qui font rentrer des produits agricoles qui sont pas du tout à nos normes, tant sanitaires que gustatives et sociales", explique Bruno Ledru, Agriculteur et président de la FNSEA 76, au micro de BFM Normandie.

"De la nourriture de très mauvaise qualité"

Le projet d'accord avec le Mercosur prévoit notamment l'importation de viande bovine et de volaille d'origine sud-américaine sur le marché français. Des produits qui représentent une concurrence déloyale pour les agriculteurs français et ne correspondent pas aux normes auxquelles ces derniers doivent se plier.

"Nous, on nous impose tous les jours de produire une nourriture saine et de qualité, et derrière, on va imposer, via ces accords internationaux, d’importer de la viande brésilienne, du poulet brésilien, de la viande bovine brésilienne, qui ne respecte pas du tout nos standards de production", ajoute Justin Lemaitre, agriculteur et secrétaire générale des Jeunes Agriculteurs de Seine-Maritime

"On va faire manger de la nourriture de très mauvaise qualité à nos consommateurs, qui vont arriver sur nos marchés à bas coût, et, à terme, ça va clairement tuer l’agriculture française et notre souveraineté alimentaire plus largement", poursuit-il.

Edouard Philippe sur place

Si les agriculteurs de Seine-Maritime ont choisi Le Havre pour leur mobilisation, c'est aussi parce que son maire, Édouard Philippe, est une personnalité qui compte sur le plan politique nationale. Il s'est d'ailleurs rendu auprès des agriculteurs dans la soirée, à la sortie du conseil municipal.

"Je suis là pour écouter, pour discuter, pour dire ce que je pense, mais aussi pour écouter ce qu’ils pensent. C’est une bonne discussion. Aujourd’hui, la situation n’est pas bonne, donc on se parle, avec un sentiment d’urgence et d’inquiétude", a déclaré Édouard Philippe.

Aujourd'hui candidat aux prochaines élections présidentielles, Édouard Philippe représente un espoir pour les agriculteurs normands, qui attendent de lui qu'il porte leur voix dans ce bras de fer avec l'Union européenne.

Paul Sabio avec Laurène Rocheteau