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"Salle de shoot" à Marseille: vers une structure mobile après l'abandon du projet boulevard de la Libération?

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L'État a rendu un avis défavorable à l'implantation d'une halte soins addictions au 110 boulevard de la Libération à Marseille. La question d'une structure mobile est désormais envisagée.

"Je prends acte. Il n'y aura pas de halte soins addictions au 110 boulevard de la Libération". Ces mots ont été prononcés par Benoît Payan, le maire de Marseille, après que l'État ait rendu un avis défavorable mercredi 17 janvier, à l'implantation d'une "salle de shoot" à cette adresse, dans le 4e arrondissement.

Sur la façade du bâtiment, les tags pour s'opposer à cette installation ont disparu, tout comme les traces du projet. Mais si la halte soins addictions (HSA) ne sera pas implantée à cette adresse, les institutions du comité de pilotage n'enterrent pas le projet. Il est même question d'un autre type de structure.

"Il y a également parallèlement une démarche qui est portée au niveau national sous l'égide du ministre de la Santé, de mettre en place éventuellement aussi une HSA mobile", a déclaré jeudi Christophe Mirmand, préfet des Bouches-du-Rhône.

"Elles vont là où les toxicomanes sont"

Une alternative qui limiterait les répercussions pour les riverains. "Si ce sont les unités mobiles, elles vont là où les toxicomanes sont et elles répondent à une réalité de terrain et à un besoin", assure Perle Perrin, présidente de l'association Citoyens, enfants, libération, à BFM Marseille Provence.

"Si les bus passent et que ça correspond à la réalité de la situation à ce moment, je n'ai rien à redire là-dessus", ajoute-t-elle.

Car une vive opposition s'était fait entendre contre l'installation au 110 boulevard de la Libération, à laquelle s'était ajoutée la voix de Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence.

Cette dernière s'est donc naturellement réjouit de l'abandon de l'idée. "À cet endroit, il y avait plus de 5000 enfants qui allaient à l'école primaire, au collège et au lycée. Il y a des habitants, des commerçants. Tout le monde a mis en avant le fait qu'il n'y a pas de problème de drogue à cet endroit, et ils ne veulent pas qu'il y en ait", a-t-elle assuré.

"Je pense qu'il faut en faire un (HSA, NDLR) mais surtout pas là. Ça n'a aucun sens. Il faut une couverture médicale derrière. Il faut le faire autour ou à côté d'une structure hospitalière, là c'était en dépit du bon sens", a ajouté de son côté Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

La mairie toujours mobilisée

Une chose est certaine: la mairie de Marseille ne souhaite pas abandonner le projet. Michèle Rubirola, première adjointe, a déclaré jeudi par voie de communiqué, rester "plus que jamais engagée pour mener à bien ce projet de santé publique".

Ce que confirme Sébastien Barles, adjoint au maire en charge de la transition écologique, sur BFM Marseille Provence ce vendredi.

"Ce qui est sûr c'est qu'il faut aller vers ce type de dispositif, c'est un impératif social, un impératif sanitaire. (...) Là il y a eu une grosse contestation de riverains mais dans les autres territoires où c'est appliqué, il y a une acceptation sociale", déclare-t-il.

"Manifestement l'État considère que ce n'est pas un bon endroit. Il faut trouver un autre endroit, peut-être plus autour de la gare Saint-Charles, c'est là le nœud du problème (...) On expérimente sur un lieu est peut-être après le lieu devra se déplacer", termine l'adjoint. Les Marseillais n'ont donc pas fini d'entendre parler de la halte soins addictions.

Chloris Ploegaerts avec Marine Langlois