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Salle de shoot à Marseille: les riverains "pas rassurés du tout" après la première réunion de concertation

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La première réunion de concertation autour de la halte soins addictions a réuni une centaine de riverains, qui sont ressortis plutôt défaitistes. Une prochaine rencontre se déroulera mercredi.

Ils ne décolèrent pas. Le projet de halte soins addictions, ou "salle de shoot", qui doit voir le jour dans le 4e arrondissement de Marseille, boulevard de la Libération, l'an prochain est toujours autant décrié par les habitants du quartier.

Une réunion tendue

"Salle de shoot" : la polémique permanente - 16/09
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Une première concertation entre la municipalité et les riverains s'est déroulée lundi 11 décembre au sein de cette future halte soins addictions, afin de répondre aux interrogations des habitants.

Résultat: une centaine d'habitants étaient présents à cette réunion de concertation aux allures de dialogue de sourds, parfois très tendu. Certains riverains ont également décidé de partir avant la fin de la rencontre.

D'un côté, la mairie de Marseille qui s'efforce de mener à terme son projet malgré une opposition ferme. De l'autre, les habitants inquiets des répercussions de cette "salle de shoot" sur leur quotidien.

Ils craignent notamment l'arrivée de trafics de drogue ainsi que de potentielles conséquences sanitaires, alors que plusieurs établissements scolaires se trouvent dans la zone.

"On a déjà pris la décision"

Certains Marseillais étaient plutôt optimistes quant à la tenue de cette réunion. "C'est important de pouvoir participer à ce genre de concertation, pour pouvoir échanger", pense Hélène, psychologue. "Peut-être apporter des réponses aussi aux riverains qui ont été, je pense, aussi mal informés."

Mais après une 1h30 d'échanges, la HSA ne convainc toujours pas, et chacun campe sur ses positions. "Je ne suis malheureusement pas rassuré du tout", confie Stéphane au micro de BFM Marseille Provence. "J'habite à deux blocs d'ici, je ne suis pas rassuré du tout." Même son de cloche pour Emma, 24 ans, tout aussi défaitiste.

"On a l'impression qu'ils sont là juste pour dire 'ok, on vous écoute mais nous, on a déjà pris la décision que ça sera ici'. Je ne comprends pas le principe de nous réunir."

"Il va encore falloir du temps"

Un sentiment partagé, sans surprise, par l'opposition municipale. "C'est un simulacre", fustige David Galtier, conseiller municipal opposé depuis les débuts au projet. "On ne tient pas compte de l'avis des riverains ni des 5.000 enfants qui se trouvent à proximité."

"Nous demandons le retrait pur et simple de ce projet ridicule, qui n'a ni queue ni tête", conclut-il au micro de BFM Marseille Provence.

"Il va encore falloir du temps", répond Stéphane Akoka, directeur de l'association Asud Mars Say Yeah. "Pour l'instant, les gens ne voient pas le dispositif fonctionner, donc on n'est que sur des représentations et des fantasmes."

Le rendez-vous de la prochaine concertation est déjà donné, ce mercredi 13 décembre à 18 heures. La date d'ouverture de la "salle de shoot" n'est pas encore connue.

Chloris Ploegaerts, avec Juliette Moreau Alvarez