Marseille: Martine Vassal demande à Benoit Payan de renoncer à la salle de shoot

La présidente de la métropole Aix-Marseille Provence assure que cette halte, communément appelée "salle de shoot", va "détruire tout un quartier".

Martine Vassal, la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, a demandé au maire de Marseille de renoncer à son projet de salle de shoot en l'état ce jeudi 14 décembre, lors d'une conférence de presse organisée au dernier moment. Elle appelle à une prise de responsabilité.

"On est sur un échec énorme, un échec qui va avoir des répercussions sur tout un quartier", déclare-t-elle. 

Martine Vassal fustige ce projet en rappelant l'absence de concertation, la colère des riverains, l'opposition des commerçants et pointe surtout l'amateurisme du Printemps Marseillais.

"Appelons un chat, un chat"

La présidente de la métropole se dit clairement opposée à ce dispositif. "Ce n'est pas un secret, je suis opposée aux salles de shoot non encadrées en milieu urbain", explique-t-elle ajoutant ne pas vouloir nommer l'endroit une "halte de soins addictions". "Appelons un chat, un chat", martèle Martine Vassal.

Cette dernière se dit néanmoins prête à appuyer un nouveau projet mais dans un autre lieu que le 110 boulevard de la Libération.

"Ce qui est totalement déraisonné et insensé, c’est le lieu envisagé, en plein cœur d’un noyau villageois apaisé, à proximité d’établissements scolaires qui voient passer chaque jour 5.000 enfants", indique-t-elle dans un communiqué.

Deux concertations publiques

Martine Vassal donne une condition pour un nouveau projet: qu'il soit dans un endroit médicalisé ou du moins à proximité d'un lieu hospitalier. Pour ce faire, elle propose "une réunion de coordination avec l’ensemble des intervenants, et notamment les représentants de l’AP-HM, pour trouver le lieu le plus adapté en milieu médicalisé pour accueillir ce public"

"On ne peut pas laisser des gens dans la rue mourir de leur addiction!", ajoute-t-elle dans un communiqué.

Martine Vassal a rappelé que la métropole étant partie prenante des financements dans le secteur de la santé et qu'à ce titre elle aurait aimé être consultée au préalable. "On n'est pas seulement un tiroir-caisse, on peut aussi nous demander notre avis", déclare-t-elle.

Pour l'heure, la mairie n'a pas souhaité commenter cette prise de parole. Dans ce contexte, on peut déjà s'attendre à des échanges très tendus dans l'hémicycle du conseil municipal ce vendredi 15 décembre.

Deux concertations publiques sur la future salle de shoot à Marseille ont déjà lieu ce lundi 11 décembre et mercredi 13 décembre à 18 heures dans les futurs locaux de cette halte soins addictions (HSA) au 110 boulevard de la Libération, dans le 4e arrondissement.

Marie Roux avec Marine Langlois