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Municipales à Marseille: montée du RN, union de la gauche... La mise au point de Benoît Payan

Le maire de Marseille, Benoît Payan, le 29 janvier 2023

Le maire de Marseille, Benoît Payan, le 29 janvier 2023 - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Alors que les élections municipales approchent, l’actuel maire de Marseille est revenu sur la montée du Rassemblement national dans la cité phocéenne et sur les ambitions du député insoumis, Sébastien Delogu.

Lors d’un entretien accordé à la Provence, ce lundi 20 janvier, le maire divers gauche de Marseille, Benoît Payan, a abordé plusieurs sujets de politiques nationales et locales. À cette occasion, il est revenu sur les élections municipales qui approchent à grands pas.

À moins de deux ans du scrutin, un sondage Ifop/Journal du Dimanche place Benoît Payan en position de force dans les intentions de vote des Marseillais en 2026, et ce malgré la montée en puissance du RN.

Combattre la montée du RN dans la ville

Une percée du parti de Marine Le Pen que le maire de la cité phocéenne prend très au sérieux. "Je suis effectivement plus inquiet du Rassemblement national que des circonvolutions des uns et des autres", a-t-il indiqué à la Provence. "Ce danger existe. C’est pour cela que j’appelle chacun à mettre de côté ses ambitions", a-t-il ajouté.

Pour combattre le parti de Franck Allisio, Benoît Payan mise sur sa personnalité et son bilan. "Je resterai moi-même. Et on ira aux élections tel que nous sommes, c’est-à-dire des gens qui aiment leur ville, qui l’ont transformée et qui l’ont repositionnée sur la carte du pays", a-t-il affirmé à la Provence.

Pour ne pas voir la mairie basculer sous le pavillon de la droite, plusieurs voix, comme EELV, appellent à une union entre de la gauche allant jusqu’à LFI qui lorgne, elle aussi, sur le siège de maire.

"Ce n’est pas le moment. Quand on est aux responsabilités on les exerce", tranche Benoît Payan auprès de la Provence avant d’abonder: "Les combinaisons politiques ne m'intéressent pas".

"S’il veut être candidat qu’il le soit"

Une hypothèse d’une grande union de la gauche fragilisée par la candidature de l'insoumis Sébastien Delogu.

"S’il veut être candidat qu’il le soit (...) Si vous n’avez rien à dire de bien sur une personne, ne dites rien", a lancé Benoît Payan, encore une fois à la Provence.

Une déclaration qui intervient alors que Sébastien Delogu a annoncé que des militants LFI avaient porté plainte après avoir été agressés alors qu'ils collaient des affiches dans les quartiers nord de Marseille. Il accuse des proches de personnalités socialistes locales, dont un adjoint au maire, d'être les auteurs de ces violences.

Pas d'alliance prévue avec la droite

Pour faire barrage à la montée du RN, Benoît Payan pourrait aussi devoir compter sur les voix de la droite. Depuis quelques mois, un réchauffement des relations entre Martine Vassal, présidente divers droite de la métropole Aix-Marseille, et le maire de gauche.

En décembre dernier, les deux dirigeants s’étaient affichés côte à côte lors du groupement d'intérêt public du plan Marseille en grand. Peu de temps avant, Benoît Payan avait déjà remercié Martine Vassal lors du vote du budget de la métropole.

Une meilleure entente entre les deux partis qui pourrait laisser penser à une alliance pour les municipales 2026. Interrogé sur le sujet, Benoît Payan se veut toutefois limpide.

"Je ne ferai rien qui irait à l’encontre de mes convictions. C’est à nous de battre l’extrême droite et nous la battrons parce que c'est notre responsabilité", a-t-il conclu auprès de la Provence.

Sylvain Allemand