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"Marseille, c'était sa patrie": un hommage républicain rendu à Jean-Claude Gaudin à l'hôtel de ville

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La cérémonie s'est tenue ce mardi 21 mai en présence de Benoît Payan, Martine Vassal et Sabrina Agresti-Roubache, qui ont tous les trois pris la parole pour saluer le parcours et l'héritage de l'illustre maire de la cité phocéenne.

Un parterre d'élus de tous bords politiques s'est dessiné devant le pupitre de la salle des délibérations de l'hôtel de ville de Marseille ce mardi 21 mai. C'est dans cette pièce où les drapeaux sont en berne, coincée entre le bureau du maire et celui de son cabinet, que "tout a commencé" pour Jean-Claude Gaudin, selon les mots de Martine Vassal.

Aux côtés de Benoît Payan et Sabrina Agresti-Roubache, la présidente de la métropole d'Aix-Marseille-Provence et du département des Bouches-du-Rhône a rendu un hommage républicain à l'illustre maire de Marseille. Ce dernier s'est éteint lundi 20 mai à l'âge de 84 ans, dont 25 dans le costume d'édile de la deuxième ville de France.

Il est un peu plus de 17 heures quand son successeur prend la parole en premier. Benoît Payan salue cet "enfant de Mazargues", "fils d'un maçon et d'une employée de maison", "qui n'a hérité de rien, sinon d'une passion pour Marseille et pour les Marseillais".

Un parcours dont Sabrina Agresti-Roubache, fille d'artisan et aujourd'hui secrétaire d'État chargée de la ville, rappellera les similitudes avec le sien. Jean-Claude Gaudin a lui aussi occupé ce rôle -c'était alors un ministère-, tout comme celui de député, sénateur, président de la région ou maire de secteur, pour ne citer qu'eux.

Un "fauve" politique et une voix reconnue

Le parcours politique de Jean-Claude Gaudin, les trois orateurs en vantent les mérites. "Il s'est hissé dans les fonctions les plus prestigieuses", résume Martine Vassal.

Dans le portrait que chacun dépeint, "son verbe, son talent politique et sa force de travail", pour citer Benoît Payan, reviennent fréquemment.

"C'était un jouteur politique, un rhéteur, un conteur. C'était un fauve qui ne laissa à ses adversaires aucun répit et à ses alliés aucun repos", surenchérit l'actuel maire de Marseille.

La présidente de la métropole et du département retient, elle aussi, cette "voix si singulière", son "élégance naturelle" et sa "culture".

"Partout, vous verrez sa trace"

Adversaire politique de l'ancien maire de droite, Benoît Payan se réjouit d'avoir "fait ses armes face à lui". "Si j'ai combattu le politique, j'ai appris à connaître l'homme", insiste-t-il.

En tant qu'opposant, dans le cadre de cet hommage républicain, "il ne me revient pas de faire l'inventaire de son engagement politique. Il ne me revient pas de faire son bilan", ajoute l'édile. Martine Vassal et Sabrina Agresti-Roubache, dont Jean-Claude Gaudin a accompagné le lancement en politique, s'en chargent alors.

"Partout, vous verrez sa trace: le Mucem, le Silo, le stade Vélodrome, l'Alcazar, les terrasses du port... La liste est longue. Ces lieux portent son empreinte. Jean-Claude Gaudin a transformé Marseille", clame la présidente de la métropole.

"Vous avez su insuffler une nouvelle dynamique à Marseille", confirme la secrétaire d'État. "C'est aussi vous Marseille capitale européenne, celle de la culture en 2013. (...) Une étape fondamentale dans le rayonnement de notre ville."

"Marseille pleure son maire"

Ces transformations auraient-elles été envisageables sans l'attachement de Jean-Claude Gaudin à sa ville de toujours? "Marseille, c'était sa patrie", poursuit Benoît Payan.

"Marseille pleure son maire, Marseille est orpheline", confirme Martine Vassal. Selon Sabrina Agresti-Roubache, c'est "une figure majeure de notre histoire" qui s'en est allée, mais dont l'héritage "continuera d'inspirer les générations futures" comme il a inspiré ceux qui lui ont rendu hommage ce mardi 21 mai.

"Aujourd'hui, Marseille et la France pleurent l'un des derniers grands hommes de la vie politique française. Monsieur le maire, vous allez nous manquer", lance Benoît Payan en conclusion de sa prise de parole.

Les obsèques prévues à la cathédrale de la Major

Vers 17h45, la cérémonie s'achève par une minute de silence, suivie d'applaudissements nourris.

Jeudi 23 mai, un nouvel hommage sera rendu à Jean-Claude Gaudin, homme de foi, à l'occasion de ses obsèques. Elles seront célébrées à 15 heures en la cathédrale de la Major.

En toute vraisemblance, l'ancien édile sera inhumé au cimetière de Mazargues, où se trouve le caveau familial. Quoi de plus logique qu'un retour aux sources, dans le quartier qui l'a vu naître. C'était en 1939.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions