Émeutes à Marseille: plus de 400 commerces touchés

Vitrines brisées, locaux incendiés, boutiques pillées... les émeutes de ces dernières nuits à Marseille ont largement touché les commerces, qui pour beaucoup se réveillent ce lundi avec les stigmates de ces violences urbaines.
La nuit de dimanche à lundi a été plus calme que les précédentes dans la cité phocéenne, et les commerçants ont commencé à faire l'état des lieux de leurs commerces, parfois très lourdement touchés par les émeutiers.
Une "guerilla urbaine"
Selon le président de la CCI Aix-Marseille Provence Jean-Luc Chauvin, "plus de 400 commerces ou entreprises [ont été] touchés" sur le territoire que couvre la chambre de commerce.
"Avec probablement, selon les assureurs, plus de 100 millions d'euros d'indemnisation à venir", précise le président sur BFM Marseille Provence.
Le nombre de salariés au chômage partiel n'est quant à lui pas encore connu de la CCI. "Les situations sont très variables. Il y en a où il n'y a que des dégradations matérielles et ça sera rapidement facile d'ouvrir, et il y en a où les stocks ont été volés entièrement et les magasins saccagés", explique Jean-Luc Chauvin.
C'est le cas notamment d'une concession automobile du 14e arrondissement vandalisée et pillée dans la nuit de samedi à dimanche. "C'est 11 salariés", précise le président de la CCI qui s'est entretenu plusieurs fois avec le gérant. "Il n'y a plus de pièces, il n'y a plus rien."
De même pour un magasin de hard-discount, attaqué à la voiture-bélier puis incendié. "Le supermarché Aldi qui a brûlé entièrement à Sainte-Marthe, probablement qu'il faudra plusieurs mois [pour réparer les dégâts]", estime-t-il. "On a vécu des scènes très graves, de guerilla urbaine."
Un fonds d'urgence de la CCI bientôt débloqué
Les dispositifs d'accompagnement de la CCI ont commencé dès vendredi matin et une cellule d'urgence a été remise en place pour aider les commerçants à faire l'état des lieux et les déclarations de sinistres auprès des assurances. La chambre de commerce aide aussi les entreprises à mettre en sécurité leurs locaux.
"L'Ordre des avocats au barreau de Marseille met à disposition une cellule d'urgence à travers la nôtre avec des avocats qui vont lire les contrats et nous aider", annonce également Jean-Luc Chauvin sur l'antenne de BFM Marseille Provence.
Un fonds de solidarité d'urgence est en train d'être levé par les différents acteurs du territoire, avec néanmoins un absent, la municipalité de Marseille, qui a déjà débloqué ce dimanche de son côté deux millions d'euros.
"C'est un fonds qui sera commun entre la région, la métropole et la chambre de commerces. J'espère que la ville qui pour l'instant veut faire les choses de son côté les fera avec nous, parce que je pense que ça a du sens", regrette le président de la CCI Aix-Marseille Provence.
Le montant de ce fonds de solidarité sera annoncé en fin de matinée ce lundi. "Ça dépendra des besoins, mais je pense que l'on aura un montant conséquent pour toute la région avec un épicentre sur Marseille", précise d'ores et déjà Jean-Luc Chauvin.
La ville a déjà dépensé plus de 200.000 euros de son propre fonds de solidarité pour mettre en urgence les commerces en sécurité.
Le reste de ce dispositif municipal d'accompagnement financier servira à plusieurs volets d'action, notamment la création de subventions exceptionnelles aux associations de commerçants, à l'exonération de la taxe locale sur la publicité extérieure ou encore l'ouverture d'un fonds partenarial pour le remplacement des vitrines.