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Ce que l'on sait du suspect mis en examen pour l'assassinat de Socayna à Marseille

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Le suspect, âgé de 16 ans, a été mis en cause par des éléments de téléphonie qui l'ont replacé à proximité des lieux le soir des faits. Des armes ont également été retrouvées au domicile de sa compagne, chez qui il vivait.

Un jeune homme de 16 ans a été interpellé le 12 février dernier dans le cadre de l'enquête sur la mort de Socayna, tuée d'une balle perdue dans le quartier Saint-Thys en septembre dernier, indique ce vendredi 16 février Nicolas Bessone, procureur de République de Marseille, lors d'une conférence de presse.

Un certain nombre d'éléments, en particulier des analyses téléphoniques, ont permis de situer le suspect sur les lieux le soir des faits. Des armes ont également été retrouvées chez sa compagne, où il résidait. Le jeune homme a été mis en examen ce vendredi.

· Une "affaire de narchomicide"

Le chef d'assassinat a été retenu pour la mise en examen du suspect compte tenu de la volonté manifeste de tuer lors de cette soirée du 10 septembre, où des tirs de kalachnikov avaient été dirigés -d'abord vers une pharmacie, puis en l'air, touchant plusieurs immeubles et traversant notamment un mur avant d'atteindre la jeune Socayna, étudiante de 24 ans.

"Dès lors que vous avez une volonté d'homicide avec préméditation, c'est un assassinat, même si vous atteignez, ce qui est le cas dramatique dans cette affaire, une personne qui n'a rien à voir avec le trafic, et qui n'était pas personnellement visée", précise Nicolas Bessone.

Le procureur de la République indique par ailleurs qu'il ne fait aucun doute qu'il s'agit là d'une "affaire de narchomicide", les investigations ayant permis de déterminer que le suspect et son entourage proches sont "très largement impliqués dans le trafic de stupéfiants" dans le secteur de Château Saint-Loup.

Le suspect avait par ailleurs été interpellé une première fois sur un point de deal alors qu'il était âgé de 14 ans. Il avait "fait l'objet d'une poursuite devant le tribunal pour enfants", lors de laquelle il avait écopé d'un avertissement, rapporte le procureur.

· Des armes retrouvées

Selon le procureur de la République, des "éléments de téléphonie" ont permis aux enquêteurs de situer le suspect sur la scène de crime, "ou en tout cas dans le quartier", le soir des faits.

Une perquisition a également été réalisée au domicile de la compagne du suspect, chez qui ce dernier résidait. Sur place, une Kalachnikov a été découverte, ainsi qu'un pistolet 9 mm et des munitions. "Nous allons également découvrir neuf téléphones mobiles", indique le procureur.

Une "expertise en urgence" a été réalisée entre la kalachnikov trouvée lors de la perquisition, et les douilles découvertes sur place le soir des faits. "Ce n'est pas cette kalachnikov qui a été utilisée lors de cet assassinat", affirme toutefois le procureur.

· Le suspect nie les faits

De son côté, le suspect nie son implication dans la mort de Socayna, mais ne s'est pas pour autant expliqué auprès des enquêteurs. Il est également mis en cause pour un refus d'obtempérer, une affaire "qui est actuellement en cours".

Trois autres personnes avaient été interpellées en même temps que le jeune homme en début de semaine. Ils ont toutefois été remis en liberté à l'issue de leur garde à vue.

Le procureur de la République de Marseille estime que l'âge du suspect, âgé de 15 ans au moment des faits, témoigne d'un "rajeunissement très fort des auteurs de narchomicides".

La mort de Socayna avait ravivé la colère des habitants face au nombre de victimes collatérales du narcobanditisme à Marseille. Une marche blanche avait rassemblé plusieurs centaines de personnes quelques semaines après la mort de la jeune femme pour dire "stop à la violence" dans la cité phocéenne.

Laurène Rocheteau