Camp de déportation des Milles: Emmanuel Macron dénonce "les crimes de l'Etat français"

Emmanuel Macron a dénoncé lundi "les crimes de l'Etat français" lors d'un déplacement au camp d'internement et de déportation des Milles, où furent retenus 10.000 prisonniers entre 1939 et 1942, "l'un des plus complets parjures de la République".
"Le camp des Milles, ce furent les crimes de l'État français", a martelé le président, en rappelant que "la France aux mains de Pétain et Laval s'y est perdue" en "raturant les principes de 1789".
Dixième anniversaire du mémorial
Le chef de l'Etat s'est exprimé à l'occasion du dixième anniversaire de l'inauguration d'un mémorial sur le site de cette ancienne tuilerie où le régime de Vichy a interné des milliers de juifs, dont 1.800 d'entre eux furent déportés vers les camps d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.
Le lieu accueille aujourd'hui des milliers de jeunes pour leur faire découvrir les mécanismes qui font basculer une société vers le totalitarisme et les crimes de masse.
"C'est aux Milles que la République a connu, comme au Vél-d'Hiv, l'un de ses plus complets parjures", en "nous rappelant qu'il y eut sur notre sol des camps" et que "la déportation s'est aussi organisée" dans la zone que "le régime du maréchal Pétain administrait alors en son nom".
"Le camp des Milles n'était pas un accident de l'histoire mais le fruit d'un glissement délibéré vers le crime", a encore insisté Emmanuel Macron, soulignant que "les juifs furent les victimes délibérées de l'État français". "Ici se sédimente chaque renoncement, chaque faute, chaque crime des autorités françaises", a-t-il ajouté.
Le président de la République a salué l'action du mémorial qui "restitue un climat politique et démonte les ressorts de l'entreprise génocidaire: il dit pourquoi les mêmes causes produisent les mêmes effets dans d'autres lieux à d'autres époques", en soulignant que "l'antisémitisme, le racisme, toute forme de rejet porte en elle l'anéantissement de toute humanité, comme la nuée porte en elle l'orage".
Il a notamment souligné la "persévérance" d'anciens déportés et résistants pour empêcher la disparition du site et sa transformation en fondation, aujourd'hui présidée par Alain Chouraki, à qui il a remis les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.