Violences urbaines à Lyon: un homme accusé d'avoir pillé un magasin de sport présenté au tribunal

Voiture de police devant un palais de justice (illustration) - AFP
Au tribunal judiciaire de Lyon, les audiences liées aux violences urbaines de ces derniers soirs se poursuivent. Ce mercredi, le tribunal a jugé deux dossiers en comparution immédiate.
L'un concerne un homme de 26 ans jugé pour tentative de vol au magasin JD. Cette boutique, située sur l’avenue de la République, a été vandalisée et pillée comme plusieurs autres commerces au cours des violences urbaines.
Articles de sport dans les mains
Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces de l’ordre sont appelées par le gérant de la boutique. Cette dernière vient d’être pillée et dégradée par des émeutiers. À l’intérieur du magasin, les forces de l’ordre découvrent deux hommes les mains chargées d’articles de sport. Un butin qu'ils vont très rapidement lâcher face aux hommes en uniforme.
Les policiers interpellent non sans mal le prévenu qui tente de se soustraire. L’homme crie et se débat. La personne qui l’accompagnait parvient de son côté à prendre la fuite.
Il réfute les vols et la rébellion
Face au tribunal, le prévenu, dont le casier judiciaire comporte neuf mentions, dont six pour des faits de vols aggravés, dit n’avoir jamais volé de produits de sports. Il est bien entré dans le magasin mais n’a rien pris, assure-t-il au tribunal.
Le prévenu réfute les faits de rébellion qui lui sont reprochés. D’après lui, les policiers l’ont frappé et gazé. Il s’est d’ailleurs présenté à la barre du tribunal avec un œil au beurre noir, une blessure liée à son interpellation d’après son avocate, Me Marion Palle.
"Ca fait longtemps que j'ai arrêté les bêtises", affirme le prévenu dont la dernière condamnation remonte à septembre 2021. L'homme, arrivé de Tunisie en 2016, affirme vouloir s'en sortir.
Bientôt, la vie de cet actuel sans domicile fixe va profondément changer. Son épouse est enceinte, il endossera prochainement le rôle de père de famille. Au tribunal, il a présenté ses excuses avant de quitter la salle d'audience.
Me Marion Palle, son avocate, a défendu plusieurs personnes suspectées d’être impliquées dans les émeutes à lyon. Auprès de BFM Lyon, elle dresse un profil des émeutiers présentés au tribunal. "On était pas avec des personnes qui avaient de vraies intentions et de vraies revendications mais plutôt des personnes qui suivaient par effet de groupe", explique-t-elle.
"Moi aussi, je vais participer à tout ça"
"Aucun des prévenus que j’ai eu à assister ne m'a parlé de la mort du jeune Nahel", poursuit-elle. "Mais finalement, c’était plus de voir les violences urbaines et de se dire 'moi aussi, je vais participer à tout ça'".
Dans la nuit de vendredi à samedi, 99 personnes ont été placées en garde à vue en marge des violences urbaines à Lyon. Parmi elles, neuf ont vu leur procédure classée sans suite.