Rhône: quatre mois et demi après le début du mouvement, les pompiers mettent fin à leur grève

C’est une pause dans un conflit social qui a animé l’actualité de ces derniers mois dans le Rhône. En grève depuis le début du mois d'octobre, les sapeurs-pompiers professionnels et personnels administratifs du SDMIS ont voté à 59% en faveur des mesures proposées par la direction. La majorité des votants a donc accepté une sortie de crise cette semaine.
"On a signé aujourd'hui à 11 heures, le protocole d'accord qui vise à atténuer la crise, même si on reste toujours sur un fond de crise", indique Valentin Violet, représentant syndicat SUD SDMIS, au micro de BFM Lyon.
Plusieurs avancées suffisantes?
Les pompiers ont obtenu plusieurs avancées telles que, dix nominations au grade d'adjudant, seize embauches sur les casernes de Villeurbanne-La Doua, Décines-Meyzieu, Tassin-la-Demi-Lune et Feyzin, une augmentation de salaire pour tous d'environ 50 euros brut, l'aménagement du temps de travail et l'accession à un cycle de travail pour connaître une partie des plannings à l'avance.
De son côté, la métropole de Lyon, principal financeur du SDMIS, assure avoir pris ses responsabilités.
L’ensemble des mesures représente un montant de 1,875 million d'euros, dont 1,5 million d'euros financés par la métropole de Lyon et 375.000 euros financés par le département du Rhône. Cela s'ajoute à l’augmentation prévue en 2025, de 0,5%, soit environ 813.000 euros.
Si ces mesures restent insuffisantes pour le syndicat majoritaire Sud SDMIS, l’un de ses représentants estime, au micro de BFM Lyon, qu’au vu de la conjoncture économique actuelle, ils n’auraient pas pu obtenir plus.
"On reste quand même très en dessous de ce qu'on a demandé. On avait demandé à la base 100 embauches, on est à 15. Les revalorisations salariales sont au tiers de la demande. On a 30 euros, on espérait arriver à 100 euros. Pourquoi avoir accepté aujourd'hui? Parce qu'on est conscients de la politique et des finances de la métropole et du département. On pense qu'ils sont allés au bout, même si on aurait aimé avoir plus", indique Valentin Violet.
Une nouvelle grève déjà programmée en octobre?
Toutefois, les syndicats ne comptent pas relâcher la pression. "On a accepté aujourd'hui cette atténuation de crise, mais on reste vigilants sur plusieurs années et on attend des mesures tous les ans pour arriver au pack final. Donc tous les ans, on va se rencontrer pour à nouveau négocier et si on n'arrive pas à avoir ce qu'on a, on remettra un mouvement de grève en place", prévient le représentant syndical.
Un préavis de grève est déjà rédigé pour octobre. "Ce sera comme une épée de Damoclès au-dessus de la direction et des élus", indique Valentin Violet.
Leur volonté est d'obtenir davantage des financeurs qui se retrouvent dès le mois de juin pour commencer à élaborer le budget. Selon le syndicaliste, ils distribuent ensuite les enveloppes au mois d'octobre pour les différentes parties de la métropole de Lyon et du département du Rhône.
Les collectivités attendent beaucoup du Beauvau de la Sécurité qui doit revoir l’organisation et le financement de la sécurité en France. C’est d’ailleurs la mission du ministre LR auprès du ministre de l'Intérieur François-Noël Buffet, ancien maire d’Oullins et conseiller métropolitain d’opposition.
Ces derniers mois, le mouvement de grève des pompiers avait été émaillé de plusieurs coups d'éclat, notamment lors de la Fête des Lumières en décembre dernier. Ils avaient manifesté en plein centre-ville et avaient projeté un message sur la tour incity et la basilique de Fourvière.