Rhône: la préfecture mutualise l'accueil des réfugiés ukrainiens

La préfecture du Rhône a annoncé mardi avoir ouvert à Villeurbanne un Centre d'accueil pour la "protection temporaire", afin de mutualiser et de désengorger les services aux personnes qui fuient l'Ukraine.
La préfecture "a délivré 550 cartes" d'autorisation provisoire de séjour (APS) aux déplacés d'Ukraine dans le Rhône depuis le début du conflit entre l'Ukraine et la Russie, parmi lesquelles beaucoup de femmes et d'enfants, a indiqué à la presse le préfet Pascal Mailhos.
Une "protection temporaire"
Créé notamment pour faire face à un engorgement dans les structures d'accueil telles que l'association Forum Réfugiés-Cosi, ce nouveau dispositif ouvert lundi a permis de recevoir 150 personnes sur la première journée, a précisé M. Mailhos.
Les personnes fuyant l'Ukraine peuvent bénéficier depuis le début mars dans l'UE d'une "protection temporaire", renouvelable tous les six mois et pouvant aller jusqu'à trois ans, qui leur permet l'accès au logement, au marché du travail, au système scolaire, au système social et de santé, en vertu d'une directive de 2001.
Ce statut ne bénéficie pas à "des réfugiés mais des déplacés qui ont le souhait très fort de retourner dans leur pays, ce qui n'est pas le cas des demandeurs d'asile", a rappelé M. Mailhos.
Un fonctionnement inter-service fluidifié
Peuvent accéder à ce lieu les ressortissants ukrainiens, d'autres ressortissants bénéficiant d'une protection octroyée par les autorités ukrainiennes et les membres de la famille proche d'une personne relevant d'un de ces critères, selon la préfecture.
Accessible sans rendez-vous, le centre regroupe sur un seul lieu tous les services d'accueil. Une quinzaine de traducteurs s'y relayent de 09h à 18h et des bénévoles s'occupent des enfants.
Dans la première salle du parcours, les dossiers sont remplis et vérifiés par Forum-Réfugiés-Cosi, avant la délivrance de l'APS qui donne droit à l'Allocation pour demandeurs d'asile (ADA), via une "carte qui ne permet pas de retirer d'argent mais d'acheter pour 14,20 euros par jour d'alimentation dans tous les magasins", rappelle Gorana Tadic, directrice adjointe pour Lyon de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII).
Des guichets de la Caisse d'allocations familiales (CAF), de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), de Pôle Emploi où encore de l'Inspection académique ont aussi été installés dans le même bâtiment.
Ce centre mutualisé, présenté par la préfecture comme "le plus complet" du genre en France, permet aussi un fonctionnement inter-service fluidifié.