"Ils ont passé le trajet à nous remercier": le périple de Rhodaniens pour récupérer des réfugiés ukrainiens

Six habitants de Saint-Pierre-la-Palud ont fait le voyage jusqu'à la frontière ukrainienne pour récupérer des réfugiés. Ces élus, anciens élus ou simples citoyens, touchés par ce drame aux portes de l'Europe, sont rentrés lundi matin avec onze Ukrainiens, principalement des femmes et des enfants, les hommes étant réquisitionnés pour participer à l'effort de guerre, dans le Rhône.
"C'est un moment assez exceptionnel qui est assez difficile à décrire, se remémore au micro de BFM Lyon, Ludovic Verrier, habitant de Saint-Pierre-la-Palud. Tout de suite, ils sont venus vers nous, nous remercier... Je crois qu'ils ont passé le trajet à nous remercier."
4780 kilomètres, 67 heures de trajet aller-retour
Composé de deux mini-bus, le convoi est parti vendredi avec à son bord du matériel médical et des produits de première nécessité, nourriture et vêtements chauds, collectés dans la commune de Saint-Pierre-la-Palud. Autriche, Hongrie, Roumanie... En tout, les volontaires ont réalisé un voyage express de 67 heures et 4780 kilomètres. Un périple qu'il était possible de suivre sur la page Facebook de la commune qui publiait "régulièrement" l'avancée du convoi.
Pour ne pas perdre de temps, les conducteurs des mini-bus affrétés se sont relayés: "un qui conduisait, un qui faisait le copilote, le troisième se reposait", raconte Ludovic Verrier. "On est arrivés très fatigués", se souvient-il.
Une fatigue vite oubliée, une fois les réfugiés ukrainiens rencontrés. "Tout de suite, ça nous a redonné une énergie qui nous a permis de repartir dans l'autre sens et de les amener le plus rapidement, à bon port, sur la ville de Lyon, afin qu'après, ils puissent aller dans leurs familles d'accueil", ajoute l'habitant de Saint-Pierre-la-Palud.
"Certains n'avaient qu'un simple sac-à-dos"
Comme 1,7 millions de réfugiés avant eux, ces Ukrainiens ont fui l'invasion russe, parfois avec peu d'affaires.
"Je m'attendais à voir des bagages, certains n'avaient qu'un simple sac-à-dos, donc pas de vêtements, absolument rien, témoigne Ludovic Verrier. C'est juste horrible ce qu'ils sont en train de vivre."
Touchés par leur situation, les membres français de ce convoi les ont "chouchoutés" et au fil du trajet retour, des liens forts se sont créés. "Ils étaient presque gênés parfois et dans les discussions, au fil des pauses, ils se sont de plus en plus confiés et sentis en confiance", confie l'habitant de Saint-Pierre-la-Palud.
Arrivés à destination, les réfugiés ont été confiés à une association franco-ukrainienne de Lyon. La mairie de Saint-Pierre-la-Palud qui a coorganisé cette opération réfléchit déjà à envoyer un nouveau convoi. Ludovic Verrier est prêt à repartir.