Rhône: à la rue avec son enfant d'un mois, Laetitia a trouvé un hébergement provisoire à Bron

"C'est assez compliqué." Après avoir été expulsée de l'hôtel qui les accueillait, Laetitia, mère d'un bébé d'un mois, a eu peur de se retrouver à la rue. Son hébergement d'urgence, durant la grossesse, avait pris fin à l'arrivée du premier mois d'anniversaire de sa fille Sira.
Elle a finalement trouvé refuge dans ce centre d'hébergement d'urgence à Bron. Si aujourd'hui, la mère de famille est soulagée d'avoir retrouvé un toit, elle déplore des conditions de vie difficile.
Dans le centre d'hébergement d'urgence, elle pointe notamment du doigt une salle de bains insalubre et des dortoirs très rudimentaires, partagés avec d'autres femmes et leurs enfants.
"Il y a un problème électrique, les lumières s'allument et s'éteignent quand elles en ont envie. Elles peuvent s'allumer à 3 heures du matin, pendant que vous dormez ou à 5 heures, donc c'est assez compliqué", déclare-t-elle, au micro de BFM Lyon.
Son conjoint dort à la rue
Dans ce centre d'hébergement d'urgence, Laetitia est séparée de son conjoint. Lui, ne peut pas accéder à cette structure réservée aux femmes seules avec enfants. Alors, pour le moment, il dort à la rue.
"J'ai pas le choix, le plus important c'est Laetitia, avec ma fille. Il faut être à l'abri, c'est important. Moi, je me débrouille comme je peux, même si je n'ai pas de toit", explique Mohamed, son conjoint.
Lorsque Laetitia a quitté Orléans pour Lyon, elle avait alors un CDI comme auxiliaire de vie. Elle a donc rejoint son conjoint, en pensant trouver un logement rapidement. Seulement, après des mois de galère, ils se sont retrouvés à la rue.
"Un logement social, il y a quatre ans d'attente. Pour aller chez un particulier, ils demandent trois fois le prix du montant du loyer", souffle-t-elle.
Le couple ajoute cependant qu'il pourrait payer un petit logement avec de maigres ressources. Le père attend lui sa reconnaissance de paternité d'enfant français pour régulariser sa situation.
Un courrier de six maires de France déplorant un "système d'hébergement d'urgence à bout de souffle" a été envoyé ce mardi 12 décembre au président de la République Emmanuel Macron. Grégory Doucet, le maire de Lyon, l'a notamment signé.
Lui et cinq autres maires, demandent un rendez-vous à Emmanuel Macron, pour dénoncer "la crise humanitaire" en cours. "Alors que la situation s'aggrave, que le constat est tous les jours plus dramatique, notre cri d'alerte est pourtant resté lettre morte", peut-on lire dans la lettre.