Retraites: un photographe blessé en marge d'une manifestation à Lyon, l'IGPN saisie

L'IPGN a été saisie après des violences policières dénoncées par un photographe en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites à Lyon. L'homme de 55 ans a reçu deux coups de matraque de la part d'un policier alors qu'il couvrait l'évènement, raconte-t-il à nos confrères du Progrès. La scène a été filmée.
"Je ne dors plus"
Les faits remontent au 18 mars dernier où une manifestation non-déclarée s'est déroulée à proximité de la place du Maréchal-Lyautey. La situation s'est rapidement tendue en début de soirée entre les manifestants et les forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Eric Le Roux, photographe, s'était mis à l'écart devant le Grand Café de Genève, un bar du 6e arrondissement avant qu'un groupe de policiers arrive sur lui. "J'avais mon appareil mais je ne prenais pas de photo à ce moment-là", explique-t-il au Progrès.
"D'un coup, j'ai reçu un premier coup de matraque en pleine figure. Je ne me suis même pas rendu compte de ce que c'était", ajoute-t-il au quotidien.
Après deux heures d'absence et trois dents cassées, Eric Le Roux s'est rendu aux urgences pour se faire examiner. Trois jours d'interruption temporaire de travail et un arrêt de travail pendant sept jours lui ont été prescrits.
"J'ai eu des acouphènes, j'ai des pertes d'attention, des troubles psychologiques... Je ne dors plus", déplore-t-il.
Des commissariats refusent de prendre sa déposition
Le photographe décide de déposer plainte mais selon ses dires, le commissariat de Vénissieux, la gendarmerie de Corbas et l'hôtel de police de Lyon refusent de prendre sa déposition.
Il réussit finalement à déposer plainte, le 27 mars dernier, auprès du procureur de la République.
C'est la deuxième fois que l'IGPN est saisie à Lyon depuis le début des actions contre la réforme des retraites. Une enquête leur a été confiée début avril après la diffusion d'une vidéo où un manifestant est violemment dénudé par un policier lors de son interpellation.