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La justice ordonne à la mairie de Lyon de retirer "sans délai" le drapeau palestinien du fronton de l'hôtel de ville

Le drapeau palestinien sur le fronton de la mairie de Lyon le 22 septembre 2025

Le drapeau palestinien sur le fronton de la mairie de Lyon le 22 septembre 2025 - BFM Lyon

Le tribunal administratif de Lyon ordonne ce jeudi au maire de Lyon de retirer le drapeau palestinien de la mairie de la ville et de ses arrondissements.

Le tribunal administratif ordonne au maire de Lyon Grégory Doucet de retirer "sans délai" le drapeau palestinien du fronton de l'hôtel de ville et de toutes les mairies d'arrondissement. La justice a prononcé ce jeudi 25 septembre une astreinte de 100 euros par jour de retard, à compter d'aujourd'hui.

Comme plusieurs dizaines d'autres communes administrées par la gauche à travers l'Hexagone, Lyon a hissé le drapeau palestinien ce lundi, jour de la reconnaissance d'un État de Palestine par la France.

"Les drapeaux palestiniens ne seront donc pas remis"

L'élu lyonnais avait alors affirmé qu'il s'agissait d'"un geste de paix et de justice, qui s’inscrit dans la tradition lyonnaise: une ville attachée à l’humanisme, au droit, à l’autodétermination des peuples, à la lutte contre toutes les formes de haine, et qui refuse la confusion et les amalgames".

"La reconnaissance d’un État palestinien n’est pas seulement une victoire pour les Palestiniens, c’est aussi une garantie pour Israël", avait alors poursuivi Grégory Doucet.

Ce dernier estimait que "reconnaître la Palestine, c’est donner une voix politique légitime à un peuple, et ainsi isoler ceux qui prospèrent sur le chaos et la désespérance."

Malgré sa position, la mairie de Lyon a fait savoir qu’elle se conformerait à la décision du tribunal administratif, a appris BFM Lyon. Toutefois, elle a indiqué "se réserver le droit de faire appel de cette décision", précisant que le maire adressera d’ici la fin de la semaine un courrier au président de la République pour obtenir "des clarifications" sur les raisons de cette interdiction, alors que d'autres communes ont aussi hissé le drapeau.

La municipalité a néanmoins confirmé que "les drapeaux palestiniens ne seront donc pas remis".

Un débat national sur la neutralité des services publics

Le pavoisement des mairies avait été l'objet de polémiques. Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau avait demandé aux préfets d'interdire de tels actes, au nom du principe de neutralité du service public.

Le tribunal a été dans le sens du ministre, estimant ce jeudi que "la circonstance que cet affichage n’aurait pas suscité de troubles à l’ordre public et qu’il serait temporaire est sans incidence sur l’appréciation du caractère de gravité de l’atteinte à la neutralité des services publics".

Élodie Poyade, avec Matthieu Heyman