"Des dégénérés qui se défoulent": des commerçants en colère après les dégradations lors de la manifestation à Lyon

"Ils nous ont cassé toutes les vitrines d'une façon très rapide, soudaine, et brutale". Ce jeudi, en marge de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, de nombreux commerces ont été saccagés par des manifestants à Lyon, avenue Maréchal-de-Saxe.

"Ils sont rentrés dans l'agence, puisqu'il y a des trous dans les murs. J'ai retrouvé des porte-affiches un peu partout et ils ont volé des petites bricoles comme l'extincteur", raconte Sylvie qui travaille chez Human immobilier.
Des protections envisagées pour la suite
Sur le passage du cortège lyonnais, des casseurs ont pillé plusieurs boutiques comme une boutique Nespresso avant de détruire plusieurs abris de bus et panneaux publicitaires et de s'introduire dans plusieurs commerces comme des banques ou agences immobilières.

Une violence dénoncée par les commerçants de l'avenue Maréchal-de-Saxe.
"Je suis très en colère et ça fait très mal au cœur, parce que c'est notre lieu de travail. Quelle que soit votre opinion, je trouve que c'est complètement gratuit (...) Se réduire à de la casse, c'est déshonorant pour la nature humaine", s'insurge Sylvie qui travaille chez Human immobilier.
D'autres commerçants de l'avenue, comme Franck, se sentent résignés face à ces violences. Il confie à BFM Lyon être "dépité" et ne plus savoir comment se protéger face "à deux, trois, dégénérés qui se défoulent".
Pour la prochaine mobilisation le 13 avril, ce directeur commercial chez Sogerim explique que son agence "envisage des protections", même s'il se montre fataliste. "Les protections mises en place dans les autres magasins ont été arrachées et le résultat est le même que le nôtre".
Ce vendredi, les commerces fortement touchés de l'avenue Maréchal-de-Saxe ont dû fermer leurs portes le temps des réparations.
Deux balcons d'appartements touchés par des tirs de gaz lacrymogènes
À Lyon, la mobilisation contre la réforme des retraites a rassemblé 13.000 personnes selon la préfecture, contre 32.000 selon les syndicats. Face à la violence survenue avenue Maréchal-de-Saxe, la police a répondu en tirant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Plusieurs de ces tirs ont atterri sur deux balcons de deux habitations différentes.
Sur BFM Lyon, ce vendredi matin, la préfète Fabienne Buccio a réagi, disant "regretter" ses tirs, affirmant que la police "ne tire pas plaisir", mais parce qu'il y a "des exactions au pied des immeubles".