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Retraites: un manifestant lyonnais affirme avoir reçu un tir de LBD injustifié lors de la mobilisation du 23 mars

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En marge de la manifestation contre la réforme des retraites à Lyon le 23 mars, Benjamin affirme avoir reçu un tir de LBD de manière injustifiée provoquant des douleurs physiques et psychologiques. Une version que dénonce par les syndicats de police.

Pour la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce jeudi, de nouvelles tensions ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre à Lyon.

Selon un premier bilan, quatre personnes ont été blessées, deux interpellées et plusieurs magasins ont été pris pour cible.

Des conséquences psychologiques et physiques

Ces tensions en marge du cortège ne sont pas pas une première depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites.

À Lyon, Benjamin, un jeune manifestant, affirme avoir été pris pour cible de manière injustifiée par un tir de LBD (lanceur de balles de défense) dans l'estomac par les forces de l'ordre lors de la mobilisation du 23 mars dernier.

Il explique à BFM Lyon avoir ressenti sur le moment "un gros sentiment de brûlure, un hématome directement avec du mal à respirer".

Benjamin confie avoir été "aux urgences" le lendemain. Sa blessure a entraîné cinq jours d'ITT.

"Il n'y a pas eu de lésion interne, mais j'ai eu énormément de mal à me déplacer les jours qui ont suivi", poursuit le jeune homme.

Au-delà des conséquences physiques, Benjamin confie souffrir psychologiquement depuis ce tir.

"Les conséquences sont psychologiques, sur mon ressenti en manifestation dans des mouvements de foule. J'ai toujours une appréhension", témoigne Benjamin.

Les syndicats de police démentent

Cet assistant d'éducation reconnaît toutefois qu'il se met habituellement en tête des cortèges lors des manifestations. Il dément toutefois toute intention de violence.

"Je ne pense pas avoir été menaçant à un quelconque moment, mais encore moins à ce moment-là où je suis à 15 mètres du cordon de la police en train de reculer et que j'avais pour projet de rentrer chez moi", assure Benjamin.

Cette version a pourtant été démentie par les syndicats de police. Christophe Pradier, délégué départemental UNSA-Police affirme que les affirmations de "ce genre d'individus sont forcément fausses." Pour les syndicats, le tir de LBD est utilisé uniquement face aux individus violents.

"L'encadrement est extrêmement important dans cet usage, poursuit le syndicaliste. Le collègue qui fait usage, une fois qu'il l'a fait, doit faire un rapport, mettre sa caméra en fonctionnement, expliquer pourquoi il a tiré et dans quelles circonstances il a tiré", explique Christophe Pradier.

Benjamin est lui déterminé à aller jusqu'au bout pour obtenir justice. Il a déposé plainte contre les policiers.

Jade Theerlynck avec Thibault Nadal