Covid-19: cinq ans après, les Lyonnais se souviennent du premier confinement

En mars 2020, Lyon était déserte. En cause: le premier confinement décidé pour endiguer la pandémie de Covid-19 en France. Une période longue de plusieurs semaines, suivie par des déconfinements et reconfinements, qui a fortement marqué les Lyonnais.

La place Bellecour vide, les quais de Saône calmes... Il y a cinq ans, Lyon était à l'arrêt en raison du premier confinement national lié à la pandémie de Covid-19. Des images, qui auparavant semblaient impensables, sont devenues la norme pendant plusieurs semaines à partir de mars 2020.

Des journées en télétravail, de l'école à la maison, jusqu'à l'épreuve difficile des courses, cette période a fortement marqué Lyon, autant que le reste de la France.

"C'était un peu stressant vu qu'on ne pouvait pas sortir, surtout quand on devait faire les fiches pour sortir faire nos courses", se souvient Hana, 28 ans.

Lauriane, âgée de 23 ans, se souvient surtout de la difficulté qu'elle a rencontré à vivre en confinement alors qu'elle était jeune étudiante. "Les cours étaient à distance, donc de devoir être réguliers, de ne pas lâcher en pleine licence, c'était la partie la plus compliquée".

Aujourd'hui libres de circuler, d'autres Lyonnais reviennent quant à eux sur cette période particulière avec plus de scepticisme. "Je pense que l'on nous a pris pour des pigeons", estime Monique, 70 ans. "Remplir des fiches pour aller faire ses courses ou aller promener son chien..."

Après le confinement, le passe sanitaire

Près de deux mois plus tard, l'État donne son feu vert pour déconfiner progressivement la France. Si l'école rouvre, ainsi que les lieux de travail, des gestes barrières stricts sont à respecter et les Lyonnais ont dû eux aussi apprendre à vivre en société avec le coronavirus. "Quand on pouvait aller à l'école, on me disait 'prend ton masque'", se souvient Célia, 10 ans. "Ça m'énervait un peu", avoue la jeune fille.

Les vaccins sont ensuite arrivés en circulation et le passe sanitaire a été mis en place pour fréquenter les lieux accueillant du public tels que les bars et les restaurants. Une expérience nécessaire mais très difficile pour Quentin, aujourd'hui âgé de 24 ans.

"C'était nécessaire pour tout le monde, mais on est arrivé à un niveau de perte de liberté assez élevé. Des policiers faisaient le tour des terrasses pour contrôler si les gens avaient bien leurs passes. Avec du recul, on marchait bien sur la tête."

"Des années que l'on ne retrouvera jamais"

Si aujourd'hui le coronavirus est encore et toujours en circulation, la pandémie est loin derrière les Lyonnais qui espèrent garder l'année 2020 derrière eux. La période de confinement a eu de lourdes conséquences sociales sur beaucoup de personnes et cinq ans après, les regrets restent.

"Des années d'étudiants, où normalement tu es censée sortir et profiter, faire des rencontres... Ce sont des années que l'on ne retrouvera jamais", confie Lauriane.

Pourtant, le Covid-19 a laissé sa marque. Parmi les nombreux moments difficiles, certains réflexes perdurent. "On fait beaucoup plus attention à l'hygiène dans les lieux publics, ça a vraiment évolué", soutient Nicolas, 20 ans.

Ainsi, les personnes malades portent plus spontanément des masques pour protéger ceux autour d'eux, d'autres gardent précieusement un flacon de gel hydroalcoolique dans leur sac, et beaucoup encore, toussent dans leur coude. Si les restrictions liées au coronavirus ne sont désormais qu'un lointain souvenir, la pandémie aura donc laissé ses marques, même douloureuses.

Lauriane Pelao, avec Juliette Moreau Alvarez