Syrie: le choc Obama-Poutine à New York

Les présidents américain Barack Obama (d) et Vladimir Poutine, le 11 novembre 2014 au sommet Asie-Pacifique, au nord de Pékin, en Chine - Greg Baker, AFP
Vladimir Poutine, qui s'est imposé au coeur des débats, et Barack Obama, en quête d'une stratégie, se retrouvent lundi à New York dans un tête-à-tête très attendu pour aborder l'épineux dossier syrien.
Les présidents russe et américain, qui s'exprimeront à quelques minutes d'intervalle à la tribune de l'ONU, ont rendez-vous en fin d'après-midi pour leur première rencontre officielle depuis plus de deux ans.
Tenu à l'écart par l'Occident en raison du conflit ukrainien, Vladimir Poutine s'est spectaculairement replacé au centre du jeu sur la Syrie, déchirée par la guerre civile depuis quatre ans et demi.
Au moment où la Russie augmentait sensiblement sa présence militaire en Syrie, déployant des troupes et des avions dans un des fiefs du régime, il a annoncé qu'il cherchait à mettre en place avec les pays de la région "une plateforme commune" contre les jihadistes ultra-radicaux du groupe Etat islamique (EI).
Prise de court par l’offensive diplomatique russe, la Maison Blanche affirme qu'il serait "irresponsable" de ne pas tenter la carte du dialogue avec le chef du Kremlin, et revendique avec ce dernier une approche pragmatique, au cas par cas.
"Nous observons les actes, pas seulement les mots", souligne Ben Rhodes, proche conseiller de Barack Obama. "Sur l’Ukraine, les actes ont rarement suivi les mots. Mais sur le dossier nucléaire iranien, la Russie a tenu ses engagements et joué un rôle constructif".
L'exercice s'annonce toutefois délicat pour Washington.
"Nous sommes juste en train de commencer à essayer de comprendre quelles sont les intentions de la Russie en Syrie et en Irak, et d'essayer de voir s'il y a des moyens de trouver une issue bénéfique", a reconnu dimanche un haut responsable du département d'Etat américain.