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Brexit: les référendums européens, des votes toujours risqués

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L'histoire de l'Union européenne a été marquée par des votes très agités sur sa construction. Le scrutin sur le Brexit ne fait pas exception.

Des scrutins dans la douleur. Le référendum pour ou contre le maintien du Royaume-Uni dans l'UE, qui s'est déroulé jeudi dans un climat eurosceptique croissant dans toute l'Union, est le dernier en date, depuis 44 ans, d'une série de scrutins sur les relations européennes qui sont toujours tendus. Même si, dans la plupart des consultations les électeurs ont répondu "oui", quelques-unes se sont conclus par des "non" retentissants.

> La Norvège reste de son côté

En 1972, la Norvège se prononce contre son entrée dans le Marché commun. Elle renouvellera ce refus en 1994. C'est le seul pays qui refusera par référendum d'adhérer.

> Déjà un vote sur le Brexit il y a 40 ans

En 1975, alors que la Grande-Bretagne fait partie depuis deux ans de la CEE, lors d'un référendum organisé à l'initiative du gouvernement travailliste d'Harold Wilson, les électeurs approuvent par 67,2% des voix le maintien dans le Marché commun. Tout comme maintenant David Cameron avec les conservateurs, Harold Wilson était confronté à un puissant courant eurosceptique au sein de son parti, le Labour, et le référendum avait été le moyen de sortir de ce dilemme.

> Les "non" danois et suédois sur l'euro

Le traité de Maastricht sur l'UE et la monnaie unique est rejeté à 50,7% des voix par les Danois, contre l'avis de la quasi-totalité des partis politiques représentés au Parlement. Il sera finalement accepté lors d'un second référendum, en mai 1993, après que Copenhague eut notamment obtenu de Bruxelles de ne pas participer à l'euro, comme la Grande-Bretagne. Les Français ne l'approuvent que d'extrême justesse (51,05% de oui) le 20 septembre 1992.

En 2000, le Danemark organise un référendum sur l'entrée dans l'euro. 53,1% des électeurs s'expriment contre. Trois ans plus tard, les Suédois rejettent massivement l'euro, par 56,1% contre 41,8%.

> Un douloureux traité constitutionnel

Le 29 mai 2005, 54,7% des électeurs français rejettent également le projet de Constitution européenne. Puis, le 1er juin 2005, les Néerlandais à leur tour rejettent la Constitution à près de 62%.

L'UE est alors plongée dans une crise institutionnelle dont elle ne sortira qu'avec l'accord scellé en 2007 sur l'adoption d'un nouveau traité européen, dit de Lisbonne, pour faire mieux fonctionner l'Europe à 27.

> La difficile adoption du traité de Nice

En 2001, les Irlandais rejettent le traité de Nice (54% de non), avec seulement 32% de participation. Pour ce traité destiné à adapter l'UE à l'élargissement en Europe de l'Est, les partisans du "oui" n'ont pas jugé nécessaire de faire campagne.

Après avoir obtenu des garanties sur le maintien de la neutralité militaire du pays, les Irlandais acceptent le texte par 62,9% des voix, lors d'un second scrutin le 19 octobre 2002.

Même scénario avec le traité de Lisbonne : le 12 juin 2008, l'Irlande lui dit non. Mais le texte sera approuvé lors d'une seconde consultation en octobre 2009.

IV avec AFP