Trump met fin au programme protégeant 800.000 jeunes sans-papiers

Donald Trump met fin au régime qui protégeait les "Dreamers" - AFP
Donald Trump a tranché ce mardi sur un dossier sensible: le sort de centaines de milliers de jeunes sans-papiers autorisés à rester aux Etats-Unis par l'administration précédente et très intégrés à la société américaine.
Mis en place en 2012 par décret par Barack Obama, le programme Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals) avait pour objectif de faire sortir de l'ombre les enfants arrivés illégalement aux Etats-Unis avec leurs parents et leur permettre d'étudier et de travailler.
"Aucune nouvelle demande ne sera examinée"
Depuis plusieurs jours, la rumeur courait: le Président souhaite désormais mettre fin à ce programme emblématique avec cependant un délai, pour donner au Congrès américain le temps de trouver une solution pour ces quelques 800.000 "Dreamers", originaires pour la plupart d'Amérique Latine.
Donald Trump a confirmé sur les réseaux sociaux qu'il comptait laisser le Congrès gérer l'affaire, en tweetant mardi: "Congrès, prépare-toi à faire ton boulot - DACA!".
"Nous ne pouvons accepter tous ceux qui voudraient venir ici"
Le ministre de la justice Jeff Sessions a déclaré qu'à compter de ce jour, aucune nouvelle demande ne serait examinée. Le sort de ceux qui bénéficient déjà de ce statut, connus sous le nom de "Dreamers", ne sera cependant pas affecté jusqu'au 5 mars 2018, délai de six mois accordé par l'administration pour que le Congrès légifère sur ce thème.
"Nous ne pouvons accepter tous ceux qui voudraient venir ici, c'est aussi simple que cela", a déclaré Jeff Sessions lors d'une déclaration à l'issue de laquelle il n'a pas souhaité répondre aux questions des journalistes.
"Pour moi, c'est l'un des sujets les plus difficiles qui soient", soulignait cependant Donald Trump il y a quelques mois, insistant sur sa volonté de l'aborder "avec cœur". "Nous adorons les Dreamers", a-t-il lancé d'une formule peu éclairante ce vendredi lors d'un bref échange avec les journalistes dans le Bureau ovale.
Obama regrette une décision "cruelle"
Dans un communiqué, Barack Obama a amèrement regretté le choix de son successeur. "S'en prendre à ces jeunes est une mauvaise décision, car ils n'ont rien fait de mal. C'est contre-productif, parce qu'ils veulent créer des entreprises, travailler dans nos laboratoires, s'engager dans notre armée et plus largement s'impliquer dans ce pays que nous aimons", a-t-il dit avant d'ajouter: "C'est aussi cruel".