Egypte : affrontements entre pro et anti Morsi

Le président Morsi (D) reçoit une copie de la nouvelle constitution. - -
Partisans et adversaires du président égyptien Mohamed Morsi ont appelé à manifester mercredi après-midi devant la présidence au Caire. Au lendemain de manifestations d'une ampleur sans précédent à cet endroit depuis la révolte de 2011 des heurts ont éclaté. Dès le début des manifestation, les pro-Morsi auraient chassé les opposants mais en fin d'après-midi des affrontements avec des cocktails molotov et des pierres opposaient devant la présidence au Caire les deux camps.
Les pro-Morsi, qui scandaient "Le peuple veut nettoyer la place" et "Morsi est légitime", ont pris place devant les murs du palais alors que certains manifestants hostiles au président se trouvaient à une centaine de mètres plus loin.
"Si les Frères musulmans ne nous attaquent pas, tout se passera bien", a déclaré Mohamed Waked, porte-parole du Front national pour la justice et la démocratie, l'une des composantes de l'opposition. "Si ce n'est pas le cas, nous tiendrons M. Morsi pour responsable".
Depuis Bruxelles, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton estimé que "les troubles auxquels nous assistons actuellement (...) démontrent la nécessité urgente d'un dialogue" entre les parties rivales égyptiennes.
L'opposition principalement laïque et de gauche, qui a réussi à mobiliser mardi des dizaines de milliers de personnes a appelé à de nouvelles protestations au même endroit pour dénoncer les pouvoirs exceptionnels que Mohamed Morsi s'est octroyés.
Un projet de constitution controversé
Quelques instants auparavant, la confrérie des Frères musulmans, dont est issu le président egyptien, a également appelé à un rassemblement devant le palais présidentiel "pour défendre la légitimité" du président face aux opposants qui cherchent "à imposer leurs opinions par la force".
Ce mercredi, le vice-président Mamhoud Mekki a confirmé que le calendrier serait restpecté. Les adversaires de Mohamed Morsi rejettent le décret du 22 novembre, qui a élargi ses pouvoirs et les a placés au dessus de tout recours judiciaire, provoquant la fronde d'une grande partie de la magistrature.
Le président a aussi décidé d'aller à marche forcée vers le référendum constitutionnel du 15 décembre, avec un projet bouclé en toute hâte dont les libéraux, partis de gauche et églises chrétiennes ont boycotté la rédaction.
Ce projet de Constitution est accusé par l'opposition de ne pas protéger certains droits fondamentaux, dont la liberté d'expression, et d'ouvrir la porte à une application plus stricte de la loi islamique.