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Naufrages dans la Manche: Natacha Bouchart dénonce la responsabilité "des activistes"

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Confrontée depuis plusieurs années à la présence de migrants désireux de rejoindre la Grande-Bretagne en traversant la Manche, malgré les dangers, la maire de Calais a mis en cause ce mardi 17 septembre le rôle "des activistes" présents sur le littoral, en plus des passeurs.

Elle pointe du doigt la responsabilité des passeurs, mais aussi "des activistes". La maire de Calais, Natacha Bouchart, était invitée de RMC-BFMTV ce mardi 17 septembre, après le naufrage qui a fait huit morts dans la Manche. Selon l'élue, la présence d'activistes, en soutien des migrants, favorise les tentatives de traversées vers la Grande-Bretagne. Et, par conséquent, multiplie les risques de drame.

"Bonne conscience"

"On a plusieurs squats encadrés par des passeurs et par des activistes", décrit Natacha Bouchart, qui estime le nombre de personnes exilés "entre 1.500 à 2.000" sur le périmètre de son agglomération. "Ces squats (...) organisent, sur l'ensemble de la bande littorale, plusieurs points de départ" et "préparent les futurs naufrages", assure-t-elle.

Tandis que les passeurs sont appatés par un business très lucratif, avec un passage qui coûte "entre 5.000 et 10.000 euros", les activistes, venus souvent "de pays européens ou de Grande-Bretagne", viennent "pour se donner bonne conscience", tance Natacha Bouchart.

D'après la maire, ils "incitent [les migrants] à se mettre dans des endroits qui ne sont pas adaptés". "En aidant et en accompagnant [les migrants] sur Calais, en ne voulant pas contribuer à la proposition des services de l'État pour les mettre en retrait de la ville ou du littoral, [les activistes] contribuent à organiser le fait qu'ils puissent traverser à un moment", affirme-t-elle.

Depuis le début de l'année, 46 personnes sont mortes en tentant de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni, faisant d'ores et déjà de 2024 l'année la plus meurtrière.

Les associations accusent les autorités

Pour lutter contre ces tentatives de traversée, la maire de Calais, située à seulement 60 kilomètres des côtes britanniques, veut rétablir le délit de séjour irrégulier sur le littoral mais aussi la création d'un lieu d'accueil pour les personnes réfugiées, éloigné de la côte. Elle réclame également plus de moyens sécuritaires pour empêcher les départs et lutter contre les passeurs.

"Depuis le démantèlement de la jungle, on a considéré que la crise migratoire était passée et que les choses allaient mieux à Calais", déplore-t-elle.

Au lendemain du naufrage qui a fait huit morts au large d'Ambleteuse, dans la nuit de samedi à dimanche, les associations d'aide aux migrants ont à nouveau pointé la responsabilité des autorités dans ce nouveau drame.

L'association Utopia 56 pointe notamment le durcissement de la politique sécuritaire ces dernières années qui poussent les migrants à tenter de traverser la Manche de façon plus précaire malgré le danger.

Mélanie Hennebique