"Je ne reconnais pas mon fils": la mère de l'auteur de l'attentat d'Arras condamne l'attaque

"Je condamne, bien sûr." La mère de l'assaillant, qui a tué Dominique Bernard, enseignant au lycée Gambetta d’Arras (Pas-de-Calais) le 13 octobre dernier, réagit sur BFMTV aux actes "horribles" commis par son fils.
"Je pense aux proches du professeur. J’ai regardé la télé, j’ai vu l’hommage, j’ai eu trop mal au cœur", exprime-t-elle avec émotion. "Je pense à sa famille, sa fille, sa femme, sa mère..."
"C’est difficile de comprendre comment il a pu faire ça: il a grandi pendant sept ans dans ce collège-lycée", poursuit la mère de famille, qui explique ne plus vouloir avoir de contacts avec son enfant.
"Je ne reconnais pas mon fils", affirme-t-elle, ajoutant même avoir peur de lui.
"Je n'y ai pas cru"
La mère de famille explique qu'elle n'a "rien vu" venir. "Si j'avais su avant jamais je n’aurais laissé faire ça", poursuit-elle. Le jour de l'attaque du 13 octobre au lycée Gambetta, elle devait aller chercher sa fille à l'école à midi mais apprend que les élèves ne peuvent pas sortir.
"J'ai vu sur mon téléphone qu'un Tchétchene avait fait quelque chose de grave à Arras. J'ai pensé à ce qu’il s’est passé avec Samuel Paty, je n'avais pas oublié", raconte-t-elle.
À la télévision, des premières images de l'attaque sont diffusées et elle reconnaît son fils et "sa veste grise". "Au début, je n'y ai pas cru", affirme-t-elle, disant "au maximum" croire à une bagarre avec des élèves de l'établissement.
Elle souhaite "une vie normale"
La mère de l'assaillant se considère comme une "victime". "Je suis victime depuis le mariage avec leur père: ça fait presque 20 ans que je suis victime", assure-t-elle. Les relations entre la mère et son fils n'étaient pas bonnes. "Il (m'insultait) beaucoup", confie-t-elle, notamment sur le sujet de la religion.
Joint par BFMTV, le père de l'assaillant, Iakub Mogouchkov, affirmait que l'élément déclencheur de l'acte de son fils était sa mère et notamment son éloignement de la religion.
Un argument réfuté par la principale intéressée. "Ce n'est pas une raison, ce n'est pas vrai: ça fait longtemps que je prenais mes distances sur la religion, moi je ne provoque personne", explique-t-elle.
"Peut-être qu’il a été influencé par internet, par des gens, par son père… Je ne sais pas…", dit la femme, qui explique que son fils était "tout le temps avec ses écouteurs à discuter".
Sa mère veut une "vie normale" en France
Aujourd'hui, avec ses filles, elle ne peut plus accéder à son logement. "On est presque à la rue", déplore-t-elle. La plus petite de ses filles est placée en foyer. Sa mère bénéficie d'un droit de visite médiatisé une fois par semaine.
"C'est un moment très difficile", raconte la femme.
Elle espère pouvoir avoir une "vie normale et en sécurité en France". "Je veux vivre ici, faire des études, apprendre un métier", détaille-t-elle.