Attentat d’Arras: Christian, agent au lycée Gambetta, raconte comment son chef lui a "sauvé la vie "

Christian, agent d'entretien qui s'est interposé face à l'assaillant du lycée d'Arras - BFMTV
Ils se retrouvés face à face avec l'assaillant l'assaillant qui a tué Dominique Bernard, le 13 octobre dernier. Christian Berroyer et Jacques Davoli, deux agents du lycée Gambetta-Carnot d'Arras ont échappé au pire en tentant de faire barrage au terroriste.
Ce jour-là, Christian, un agent d'entretien, a saisi une chaise et a essayé de le repousser.
"J'ai pris une chaise, sans réfléchir, je suis sorti, et je suis allé au contact de l'assaillant", se remémorait-il, le 15 octobre dernier, sur BFMTV. Ce mercredi 25 octobre, il revient sur cette confrontation dans les colonnes du Parisien.
Après des échanges avec son agresseur, Christian trébuche et termine au sol, sonné. Alors que l'assaillant allait lui "sauter dessus", il l'a "repoussé avec les pieds". À ce moment-là, son chef est intervenu pour lui venir en aide. "Mon chef m'a sauvé la vie", souffle-t-il.
"Je me sens coupable"
Son supérieur, Jacques Davoli, termine lui aussi au sol et subit plusieurs coups de couteau. Une scène que revit avec culpabilité Christian. "Je me sens coupable. Si je n’avais pas chuté… Je n’arrive pas à penser à moi. Je pense à Jacques", ajoute-t-il dans Le Parisien.
Après une autre intervention d'un professeur, c'est finalement l'arrivée de la police qui les a sauvés. Gravement blessé, Jacques Davoli a été admis au service de réanimation du CHU de Lille. Il est désormais sorti d'affaire et a regagné vendredi 20 octobre l'hôpital d'Arras. "J’ai eu très peur pour lui. S’il y était passé, je me serais effondré, raconte Christian.
Depuis l'attaque au couteau, Christian reçoit beaucoup de courriers le remerciant de s'être interposé ce jour-là. "Ça fait du bien", confie-t-il. Il a même été reçu, lors des funérailles de Dominique Bernard jeudi 19 octobre dernier, par le président de la République Emmanuel Macron et son épouse.
"Le président m’a tenu longuement la main, ça m’a même fait un peu mal. Il m’a tapé l’épaule. Il est du genre tactile, mais j’ai senti que ça venait du cœur", rapporte-t-il auprès du Parisien.
Christian raconte aussi l'échange chaleureux avec le professeur d'EPS, blessé au visage par Mohamed Mogouchkov: "Quand je l’ai revu au lycée, il m’a pris dans ses bras, alors que jusque-là, on se croisait, c’était 'bonjour-bonsoir'. Il m’a dit que j’étais son sauveur, et m’a remercié au nom de sa femme et de ses enfants".
Quel hommage républicain?
Sur BFMTV le 16 octobre dernier, il faisait preuve d'une grande humilité: "Beaucoup de personnes m'ont dit, tu as fait une belle action. Mais non, j'ai fait mon devoir de Français, qui a fait son possible pour éloigner l'agresseur de ses collègues, des élèves".
Selon les informations du Parisien, une réflexion est menée quant à un hommage républicain des agents intervenus face à l'assaillant. La région des Hauts-de-France étudie également cette possibilité. "Notre société a du mal à dire merci. Je pense qu’il ne faut pas seulement le dire, il faut le témoigner", insiste Xavier Bertrand, président de la région.
Pour le moment, Christian, jusque-là contractuel sera bientôt titularisé.
Dominique Bernard, l'enseignant tué, a lui été nommé au grade de chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume, selon un décret paru jeudi 19 octobre au Journal officiel.