Crise migratoire: le maire d'Ambleteuse estime que le déplacement de Bruno Retailleau "a été utile"

En déplacement dans le Pas-de-Calais, ce vendredi 29 novembre, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a détaillé une série de mesures pour lutter contre la crise migratoire qui touche le secteur.
Lors d’une prise de parole organisée à Ambleteuse face à des élus locaux, le résident de la place Beauvau a notamment annoncé le renforcement des effectifs de police aux frontières et a appelé le Royaume-Uni à ne pas se contenter de déléguer le "gardiennage" de sa frontière à la France.
"Je pense que ce déplacement a été utile. Nous saluons que Monsieur le ministre soit venu à notre rencontre", a réagi au micro de BFM Grand Littoral, Stéphane Pinto, maire sans étiquette d'Ambleteuse. "Il nous a présenté trois packages de mesures", ajoute-t-il.
Des mesures adaptées aux différentes communes
Selon l’édile, ces "packages" sont divisés en fonction des problématiques des communes. "Pour les villes comme Calais, la priorité était de sécuriser les transports en commun bondés de migrants. Une crainte entendue, car le ministre créera 26 postes pour assurer la sécurité des transports", détaille à BFM Grand Littoral, Stéphane Pinto.
L’édile se satisfait aussi de la création d’un nouveau commissariat de police et l’augmentation des effectifs des forces de l’ordre.
"Il y a des points demandés par le collectif de maires qui ont été entendus et je pense qu’il les mettra en œuvre", déclare Stéphane Pinto.
À la demande de Natacha Bouchart, maire de Calais, un préfet dédié à la question migratoire a été désigné par Bruno Retailleau. Un nouveau poste qui satisfait aussi Stéphane Pinto.
"Pour nous (les maires du littoral, NDLR) on aura un contact avec un préfet focalisé sur la question migratoire qui pourra peut-être nous faire entrer un contact direct avec le ministre", déclare à BFM Grand Littoral, le maire d’Ambleteuse.
"Négocier au maximum" avec le Royaume-Uni
Lors de sa prise de parole, Bruno Retailleau a souligné à de nombreuses reprises son souhait de voir le Royaume-Uni plus s’impliquer face à la crise migratoire qui touche la France. Le ministre appelle notamment le Royaume-Uni à réduire son "attractivité" pour les exilés, première raison, selon lui, des traversées et se dit prêt à un "bras de fer".
"L’État français doit tordre le bras aux Britanniques et négocier au maximum d’autres solutions pour amener l’État britannique à revoir sa voilure", appuie le maire d'Ambleteuse à BFM Grand Littoral.
Le ministre français doit rencontrer à deux reprises son homologue britannique Yvette Cooper, le 9 décembre, en France et le 10 décembre, à Londres.
"S'ils ne veulent pas trouver de nouvelles solutions, il faut peut-être remettre en cause les accords du Touquet”, ajoute Stéphane Pinto.
À l’inverse sur ce point, Bruno Retailleau a précisé qu'il ne veut pas remettre en cause les accords du Touquet fixant les contrôles des personnes en partance vers le Royaume-Uni sur le sol français. Il estime que cela "serait le meilleur de moyen de reconstituer la jungle de Calais".
En tout cas, l’édile d'Ambleteuse l'assure: il ne veut plus voir de tels drames sur son littoral. "J’ai toujours en tête les huit corps qui se sont échoués sur ma plage", confie-t-il. Depuis le début de l'année, au moins 72 exilés sont morts en traversant la Manche, un record.