Municipales 2026 à Lille: à un an de l'élection, qui sont les candidats déclarés ou pressentis?

Arnaud Deslandes, Roger Vicot, Stéphane Baly, Violette Spillebout, Louis Delemer et Matthieu Valet, candidats déclarés et pressentis à la mairie de Lille en 2026. - BFMTV
Qui pour succéder à Martine Aubry? Après 24 ans à la tête de Lille, la maire socialiste de 74 ans a annoncé le 6 mars dernier tourner la page de son aventure à la tête de l'hôtel de ville et démissionner de son poste.
BFMTV.com fait le point sur les différents scénarios qui attendent la capitale des Flandres en mars 2026.
• Arnaud Deslandes, le successeur
Inconnu du grand public jusqu'à présent, Arnaud Deslandes est le successeur désigné par Martine Aubry elle-même pour prendre la relève du beffroi lillois en mars prochain. Ce dernier aurait selon l'édile "toutes les qualités et la vision nécessaires pour être maire de Lille".
Originaire de Charleville-Mézières, l'homme de 42 ans a fait ses études à SciencesPo Lille. Entré au cabinet d'Aubry en 2005 comme conseiller, il en a été ensuite le directeur de 2013 à 2020 avant de porter, en tant qu'élu de Lille, "de grandes transformations dans la ville" auprès de la maire socialiste.
Depuis 2023, et sa nomination au poste de premier adjoint, l'élu, au profil technicien, discret et réputé comme travailleur acharné, a la main sur plusieurs dossiers clés dont la solidarité, le commerce et l'aménagement urbain.
Lors d'un conseil municipal extraordinaire ce vendredi 21 mars, Arnaud Deslandes a été élu maire de Lille. L'occasion pour ce dernier de s'installer dans le fauteuil de l'hôtel de ville pour l'année à venir et d'engager la bataille des municipales avec ses prinicipaux opposants.
• Stéphane Baly, maire à 227 voix près en 2020
Et si 2026 était le moment pour Stéphane Baly? Six ans après sa très courte défaite, à 227 voix (39,41%) près face à Martine Aubry (40%), l'écologiste et ancien allié de la maire socialiste se présentera une seconde fois lors du scrutin municipal.
Cette fois encore, "il n'y aura pas d'accord à gauche" au premier tour, assurait Stéphane Baly récemment auprès de l'AFP, qui a officialisé sa candidature pour EELV en rejetant des accords "sur un coin de table".
Invité de BFM Grand Lille le 6 février dernier, le champion de la liste "Lille Verte" dénonçait le manque de dialogue avec la mairie. En remportant l'investiture interne des adhérents locaux, Stéphane Baly se donnait en novembre 2024 comme mission de "porter une liste ouverte et de rassemblement, avec l'ambition d'incarner une force majoritaire de transformation de la ville".
Il a reçu, dès le jour du renoncement de Martine Aubry, le soutien de la patronne d'Europe-Écologie Les Verts (EELV), Marine Tondelier. "Nous avons des divergences avec Martine Aubry, sur les dossiers lillois comme sur la gouvernance de son action de maire. C'est pourquoi Les Écologistes soutiendront la candidature de Stéphane Baly pour lui succéder en mars 2026", écrivait-elle sur X.
• Roger Vicot fait cavalier seul avec le PS
Il a été le premier à lancer les hostilités. Dès septembre 2023, le député de la 11e circonscription du Nord Roger Vicot (élu en juin 2022 et réélu en 2024 lors de la dissolution, NDLR) annonçait se porter candidat à la magistrature suprême de Lille.
L'ex-maire de Lomme se soumettra au vote des militants socialistes en novembre 2025 en vue de son investiture en tant que candidat socialiste.
"Je suis parti du principe qu'il fallait se déclarer très tôt. Parce qu'on ne se présente pas devant les électeurs sans projet, et deux ans pour préparer un projet pour Lille ça ne me paraissait pas une durée totalement délirante", confiait sur notre antenne Roger Vicot le 11 octobre dernier.
Son annonce avait surpris la gauche lilloise et irrité Martine Aubry. Sur BFM Grand Lille, l'élu justifiait en octobre dernier le lancement de sa campagne en espérant "être le mieux placé le moment venu" et "proposer un projet" aux militants. Roger Vicot assurait toutefois "respecter les statuts de son parti" et confirmait qu'il ne se présentera en mars 2026 qu'à la condition d'être le champion officiellement désigné par le Parti socialiste.
• Violette Spillebout, le centre en embuscade
Pour sa deuxième campagne consécutive, la députée (Ensemble pour la République, EPR) Violette Spillebout espère peser dans la balance cette élection où elle s'était classée en 2020 troisième avec 20,58 % des voix au second tour.
Cette ex-proche de Martine Aubry confiait récemment vouloir séduire un électorat lassé de la "baronnie socialiste" à Lille. Pour cela, l'élue a lancé le 22 novembre dernier sa campagne face à une centaine de sympathisants.
"Les deux derniers mandats ont été des mandats de trop, parce qu'on a vu un pouvoir qui s'est isolé, recroquevillé sur lui-même", dénonçait-elle.
Si elle a déjà salué sur notre antenne la transformation de l'espace public à Lille ces dernières années, Violette Spillebout a notamment réclamé plus de transports tout en ne voulant pas "exclure" les automobilistes.
La femme de 52 ans est née à Lyon avant de grandir dans la capitale des Flandres. Elle a été directrice de cabinet de Martine Aubry de 2008 à 2012 et assurait en décembre dernier sur BFM Grand Lille "pouvoir créer le rassemblement" autour de sa personnalité.
• Louis Delemer, le jeune candidat de la droite
Les Républicains misent sur le discret Louis Delemer, trentenaire issu du conseil départemental, pour leur candidature à droite. Il fustige une municipalité "sans idée, sans projet, sans vision" et met en avant la sécurité.
"Il faut sortir des dogmes", plaide-t-il, préconisant l'armement de la police municipale et l'intensification de la vidéosurveillance.
Après la démission de Martine Aubry, le futur candidat Louis Delemer avait taclé le choix de la maire de désigner d'ores et déjà Arnaud Deslandes comme son successeur.
"Qui peut croire que Lille a besoin d'Arnaud Deslandes? Cette décision ne représente ni un renouveau, ni un changement mais bien la poursuite d'un système qui a conduit notre ville à l'immobilisme", a-t-il tancé appelant à un "véritable changement pour Lille".
• La surprise Matthieu Valet pour le RN?
Côté Rassemblement national, qui avait recueilli 6,85% à Lille en 2020, aucun candidat officiel n'a été encore désigné. Selon une source interne citée par l'AFP, l'eurodéputé Matthieu Valet est une "option".
Toutefois, le parti frontiste espère capitaliser sur les très bons scores en terre nordiste lors des dernières élections. Les législatives de juin dernier avaient largement été remportées par le RN et ses alliés dans le département avec plus de 300.000 voix contre 186.000 pour la majorité présidentielle.
La dynamique est d'ailleurs très forte pour le camp de Marine Le Pen qui gagne près de 100.000 bulletins dans les urnes entre les élections de 2022 et 2024. Un résultat, à mettre dans le contexte d'une plus forte participation lors du dernier scrutin (35,32% d'abstention contre 56,61% en 2022).