Législatives dans le Nord: un sondage commandé par LaREM teste Gérald Darmanin en candidat et Valérie Petit en dissidente

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, le 28 février à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
La question des élections législatives fait déjà du bruit dans le Nord et plus particulièrement du côté de la majorité actuelle présidentielle. La candidature de Gérald Darmanin dans la 9e circonscription ou 10e circonscription est évoquée mais reste pour le moment incertaine. L'hypothèse a en tout été testée dans un récent sondage OpinionWay commandé par La République en Marche et consulté par La Voix Du Nord.
L'actuel ministre de l'Intérieur a déjà été élu député entre 2012 et 2016 dans la 10e circonscription du Nord, voisine de la 9e. Les deux zones comportent une partie de la ville de Tourcoing, dont Gérald Darmanin a été le maire à deux reprises.
Darmanin largement en tête dans les 9e et 10e circonscriptions
Pour les législatives 2022, s'il décide d'être candidat dans la 10e circonscription, il serait en tout cas nettement en tête avec 41% des voix, selon ce sondage. Même constat dans la 9e circonscription où il arriverait en tête avec 33% des suffrages largement devant le candidat LR testé, Nicolas Papiachvili qui aurait lui moins de 20% des voix.
Problème, lors de ce sondage, la députée actuelle Valérie Petit, pourtant dans la majorité présidentielle, a été testée comme "candidate dissidente" LaREM. Avec une telle étiquette, elle recueillerait moins de 10% des suffrages face à Gérald Darmanin.
Il y a quelques mois, Valérie Petit avait déclaré sur son compte Twitter qu'elle "serait honorée" d'être candidate aux législatives avec Gérald Darmanin en tant que suppléant. Des propos qui avaient irrité le ministre de l'Intérieur qui lui avait indirectement répondu en affirmant dans La Voix du Nord que "personne n’est propriétaire de sa circonscription".
La valeur du sondage critiquée par Valérie Petit
Les options proposées lors de ce sondage n'ont en tout cas pas été du goût de la député sortante qui a dénoncé sur son compte Twitter une action visant à légitimer sa future non-investiture par le parti LaREM.
"Ce sondage me teste en "dissidente de la majorité présidentielle" ce que je ne suis pas en tant que députée sortante de la majorité présidentielle. Sa valeur est donc aussi relative que son intention est évidente", a taclé la députée membre du parti Horizons d'Édouard Philippe.
Si l'élue du Nord a rappelé sa fidélité au président réélu ainsi que la similitude de ses votes avec les autres membres de son groupe à l'Assemblée nationale, un membre de La République en Marche dans le département a pointé du doigt une supposée proximité avec Xavier Bertrand lors des élections régionales, niée toutefois fermement par Valérie Petit.
Par ailleurs, lors des élections municipales à Lille, elle n'avait déjà pas obtenu l'investiture du parti qui lui avait préféré l'ancienne cheffe de cabinet de Martine Aubry, Violette Spillebout. A la suite de cela, Valérie Petit avait refusé de soutenir la candidate officielle de son parti, finalement défaite, et avait fait liste commune avec le représentant LR Marc-Philippe Daubresse.
La candidature de Violette Spillebout également testée
La candidature de cette dernière dans la 9e circonscription du Nord a également été mise sur la table dans le sondage commandé par La République en Marche, avec là encore Valérie Petit en dissidente.
Selon cette enquête d'opinion, l'actuelle conseillère municipale de Lille arriverait aussi en tête avec 27% des voix en cas de candidature LaREM dans cette circonscription tandis que l'actuelle députée ne dépasserait à nouveau pas la barre des 10%.
Si elle n'est pas encore la candidate désignée dans la 9e circonscription, Violette Spillebout a en tout cas multiplié les déplacements à Tourcoing ces derniers jours. L'élue lilloise s'est notamment rendue dans une entreprise métallurgique de la ville ainsi qu'au jardin botanique.
De son côté, la candidature de Gérald Darmanin devrait dans un premier temps être liée à sa reconduction ou non dans le prochain gouvernement. Toutefois, en janvier dernier, il avait confirmé "s'intéresser" aux élections législatives.
"L’homme politique doit se présenter aux élections. Donc il est certain que si je dois continuer, je me présenterai", avait-t-il déclaré auprès de la Voix du Nord.
À noter que le sondage d'OpinionWay, testant Gérald Darmanin et Violette Spillebout, a été réalisé à la fin du mois de mars avant les résultats de l'élection présidentielle. L'enquête n'a également pas prise en compte l'éventualité d'une candidature d'union de la gauche, qui pourrait se dessiner au niveau national pour ce scrutin.