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Accueil des gens du voyage: excédé, le maire de Lomme pointe "l'inaction de tous les acteurs publics"

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Le maire de Lomme monte au créneau. Excédé par "l'inaction de tous les acteurs publics" dans la construction d'aires pour les gens du voyage, il demande un changement de loi pour obliger la multiplication des infrastructures.

Le maire de Lomme dit stop. Excédé par les occupations illégales des gens du voyage sur sa commune, Olivier Caremelle dénonce les nuisances liées au phénomène, de plus en plus récurrent dans certains secteurs de la métropole lilloise. Mais aussi, et surtout, la politique ses confrères et les collectivités qui, selon lui, ne jouent pas le jeu.

"C'est l'inaction un peu coupable de tous les acteurs publics. En premier lieu, peut-être de la MEL (Métropole européenne lilloise), car elle a cette compétence et n'arrive pas aujourd'hui à achever le schéma d'accueil des gens du voyage", explique l'édile au micro de BFM Grand Lille.

La loi française impose aujourd'hui les communes de plus de 5.000 habitants à construire des aires d'accueil. "Même si un certain nombre d'aires d'accueil sont en cours de création, il manque quand même aujourd'hui plusieurs centaines de places sur la métropole lilloise", dénonce Olivier Caremelle.

Résultat: les communautés du voyage s'entassent et se prêtent à des occupations illégales.

Appliquer la loi "automatiquement"

Le collectif Da So Vas, qui travaille pour le logement digne des gens du voyage, fait part du manque d'infrastructures présentes dans les aires. Sa porte-parole, Ellen Demestre, cite en exemple l'aire d'accueil d'Hellemmes, complètement surchargée.

"Ils n'ont pas les bennes qu'il faut pour déchets, l'eau et le courant pour l'entretien qu'ils doivent avoir, donc forcément c'est des installations sauvages", dénonce Sue Ellen Demestre, porte-parole du collectif.

Résultats, des piles de déchets s'accumulent parfois à proximité des aires d'accueil, voire parfois sur des espaces privés.

"On les pointe du doigt mais on ne fait rien pour les aider", demande la porte-parole. "Qu'est-ce que fait l'État pour aider les gens du voyage?"

Le maire de Lomme, de son côté, a perdu patience et demande dorénavant un changement de législation. "Hier, je demandais plutôt le fait d'appliquer la loi, aujourd'hui je demande de changer la loi pour qu'on mette les choses à plat au niveau national comme au niveau local, à Lomme, à Villeneuve-d'Ascq, là où les villes sont assujetties à des intrusions nombreuses", assure Olivier Caremelle sur BFM Grand Lille.

Forcer un peu plus les communes, c'est un point de vue que partage l'association, qui souhaite des logements plus adaptés mais aussi plus d'aires d'accueil. "S'il faut changer la loi pour la préciser, et rendre cela automatique à partir du moment où la commune dépasse 5.000 habitants, il faut le faire et tout le monde y gagnera", répète le maire.

La métropole lilloise s'est quant à elle engagée à ce que l'association partage ses besoins afin de se pencher un nouveau schéma départemental au plus vite.

Clément Polyn et Morgane Dubeau, avec Juliette Moreau Alvarez