Régions, départements, villes... Les collectivités devront se serrer la ceinture si Emmanuel Macron est réélu

Emmanuel Macron le 17 mars 2022 à Aubervilliers - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Le rapporteur du budget Laurent Saint-Martin (LREM) a assuré mardi qu'Emmanuel Macron demanderait un effort de 10 milliards aux collectivités s'il est réélu pour redresser les finances publiques, en réponse au LR Xavier Bertrand qui dénonce "une économie de 15 milliards sur le dos" des territoires.
"C'est effectivement un effort de 10 milliards sur la progression des finances locales que nous attendons des collectivités si Emmanuel Macron est réélu de la même manière que l'État doit le faire", a expliqué Laurent Saint-Martin à l'AFP à l'issue de son audition en tant que représentant du président-candidat par l'association France urbaine, qui regroupe les grandes villes de France et les intercommunalités de France.
"Les finances locales font partie des finances publiques. Il est donc de bon ton que l'ensemble des fonctions publiques, l'ensemble des administrations publiques participe à cet effort de réduction de la dépense publique", a ajouté Laurent Saint-Martin.
Réductions de coûts de fonctionnement
Auditionné auparavant, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et conseiller de la candidate LR Valérie Pécresse, avait accusé Emmanuel Macron de vouloir "économiser 15 milliards sur le dos des collectivités".
"Quand vous regardez bien dans le pseudo financement de son projet, cela apparaît très clairement", a-t-il expliqué ensuite à l'AFP, déplorant que les collectivités doivent "économiser à la place de l'État".
Lors de la présentation de son programme jeudi, Emmanuel Macron avait évalué son coût à 50 milliards d'euros par an jusqu'à 2027, avec des baisses d'impôts de 15 milliards par an bénéficiant pour moitié aux ménages et pour moitié aux entreprises. Le candidat souhaite notamment supprimer la CVAE, un impôt de production des entreprises, dont les 7 milliards d'euros de recettes par an sont affectés au financement des Régions.
Il a rappelé qu'il inscrivait son budget dans l'engagement de "rembourser la dette en 2026 (afin de) passer sous les 3% (du PIB) en 2027". Selon lui, 15 milliards d'euros seront notamment financés grâce au plein emploi et à la réforme des retraites, et 15 autres par "les réformes de fond et les simplifications".
Pour les 20 milliards restants, il prévoyait d'y parvenir en ayant une trajectoire notamment de réduction des coûts de fonctionnement sur l'ensemble des collectivités. Laurent Saint-Martin a donc précisé que l'effort demandé aux collectivités atteindrait la moitié de ce montant.
