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INFOGRAPHIE. 41% pour la Syrie, 39% pour la Suisse... Finalement l'Europe avec ses 15% ne s'en sort pas si mal avec Trump

Le président américain Donald Trump s'adresse à la presse après avoir débarqué d'Air Force One à son arrivée à l'aéroport de Prestwick, au sud de Glasgow, le 25 juillet 2025, lors du premier jour de sa visite au Royaume-Uni.

Le président américain Donald Trump s'adresse à la presse après avoir débarqué d'Air Force One à son arrivée à l'aéroport de Prestwick, au sud de Glasgow, le 25 juillet 2025, lors du premier jour de sa visite au Royaume-Uni. - parBRENDAN SMIALOWSKI / AFP Copier

Donald Trump a signé, jeudi 31 juillet, le décret listant les nouveaux droits de douane conclus avec les partenaires commerciaux des États-Unis. Les nouveaux taux s'appliqueront à partir du 7 août.

C'est gravé dans le marbre. Donald Trump a signé, jeudi 31 juillet, le décret entérinant les nouveaux droits de douane conclus avec les partenaires commerciaux des États-Unis. Alors qu'ils devaient s'appliquer dès ce vendredi, le président américian a finalement reporté au 7 août leur mise en oeuvre pour permettre aux douanes de s'organiser pour la collecte, a indiqué un responsable de la Maison Blanche à la presse.

Les pays ayant signé un accord avant la date fatidique subiront donc, sans surprise, les droits de douane annoncés plus tôt ces derniers jours. L'Union européenne (UE), mais aussi le Japon ou encore la Corée du sud verront ainsi leurs produits taxés à hauteur de 15%. Ce sera légèrement moins pour le Royaume-Uni: 10%.

Mais les pays européens sont malgré tout moins mal traités par l'administration américaine que de nombreux autres partenaires commerciaux, comme on peut le voir sur cette infographie.

Néanmoins, les accords conclus jusqu'à présent sont le plus souvent des cadres de négociations aux détails assez vagues, devant ultérieurement déboucher sur des documents plus approfondis.

La France et l'UE espèrent notamment abaisser les taxes sur les vins et spiritueux, dont les droits de douane s'élevaient jusqu'ici à 10%. Pour l'instant, Donald Trump n'a pas accordé d'exceptions sur ces produits, qui pourraient, si rien ne bouge, coûter environ 20% plus cher aux consommateurs américains.

Qui plus est, en l'absence d'accord, les droits de douane auraient pu être bien plus élevés: 30% au lieu de 15% pour les biens européens, 32% au lieu de 19% pour l'Indonésie, 36% au lieu de 19% également pour la Thailande et le Cambodge... Mauvaise surprise néanmoins pour la Suisse qui est frappée de 39% de droits de douane au lieu des 31% initialement prévus.

Les produits syriens taxés à 41%

S'agissant des autres pays qui n'ont pas réussi à se mettre d'accord avec Washington, les droits de douane américains appliqués à leurs produits s'échelonnent entre 10 et 41%.

La majorité des pays se voient imposer des droits de douane à 15%. Seuls quelques États subissent des taux plus élevés, notamment l'Afrique du Sud à 30%, la Serbie à 35% et la Suisse à 39%.

Concernant le Brésil, le décret signé par Donald Trump fixe les droits de douane à 10%. Le président américain a pourtant pris un décret, mercredi 30 juillet, augmentant de 40 points de pourcentage les droits de douane appliqués à certains produits brésiliens, portant la taxe à 50% au total. Le président américain avait menacé ces dernières semaines Brasilia d'imposer une telle surtaxe en représailles aux poursuites lancées contre l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro, poursuivi pour une tentative de coup d'Etat après sa défaite lors de l'élection présidentielle en 2022.

"Une sorte de TVA pour les Américains"

Donald Trump a vanté les mérites des accords déjà conclus, qui gonflent les recettes publiques d'une économie largement endettée. Mais l'impact des droits de douane continue cependant d'inquiéter les économistes, qui les voient peser sur l'inflation, en hausse en juin à 2,6%, et sur la croissance américaine.

Le groupe Apple a même rapporté jeudi que les droits de douane entraîneront pour lui un surcoût de 1,1 milliard d'euros sur le trimestre en cours.

Et si les droits de douane voulus par Donald Trump sont loin de ravir les partenaires commerciaux des États-Unis, sa politique protectionniste pourrait aussi nuire aux consommateurs américains. C'est en tout cas ce qu'a suggéré l'ancien commissaire européen Thierry Breton, sur le plateau de BFMTV jeudi soir.

"Les États-Unis importent 3.300 dollars de biens, ce sont ces 3.300 dollars qui vont être taxés. Si vous appliquez un taux moyen de 20%, ça fait 600 milliards. Qui va payer ces 600 milliards? D'abord les entreprises quand elles importent, puis ensuite les distributeurs américains qui vont répercuter et c'est le consommateur à la fin", a-t-il expliqué.

"La consommation totale des États-Unis, c'est 6.000 milliards, le double (de ce qui est importé, NDLR), donc ça fait que tous les produits que vous allez acheter dans les supermarchés en moyenne, il vont avoir une augmentation de l'ordre de 10%", a-t-il estimé.
Caroline Robin