Emmanuel Macron appelle à de nouvelles sanctions après le massacre de Boutcha en Ukraine
Quarante jours après le début de l'envahissement de l'Ukraine par la Russie, la découverte de centaines de corps de civils à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, a choqué le monde entier. Invité sur France Inter ce lundi matin, Emmanuel Macron a commenté ces crimes vraisemblablement commis par l'armée russe.
"Les scènes sont insoutenables. Il y a des indices aujourd'hui, très clairs, de crimes de guerre. C'est l'armée russe qui était à Boutcha", affirme le président de la République.
Celui qui est candidat à sa réélection appelle à de nouvelles sanctions. "Il n'y aura pas de paix sans justice. Ce qui vient de se passer à Boutcha impose un nouveau train de sanctions et des mesures très claires", assure Emmanuel Macron.
"Je suis favorable à un nouveau train de sanctions, en particulier sur le charbon et le pétrole, dont on sait qu'ils sont particulièrement douloureux. Il faut qu'on puisse avancer. Les tous prochains jours doivent donner lieu à une concertation européenne. Je pense qu'on ne peut pas laisser passer", a-t-il ajouté.
Selon lui, "c'est notre dignité collective et ce sont nos valeurs que nous devons défendre".
Quid du gaz russe?
Emmanuel Macron n'évoque pas le sort réservé au gaz russe, dont l'Union européenne est très dépendante puisqu'elle importe 45% de son gaz naturel de Russie. L'Allemagne l'est tout particulièrement.
Pour répondre aux sanctions internationales prises à son encontre, le Kremlin réclame depuis le 1er avril un paiement en roubles aux pays "inamicaux". Berlin et Paris refusent, arguant que les contrats doivent être "exécutés dans la monnaie prévue". Les deux pays ont même indiqué la semaine dernière se "préparer" à un potentiel arrêt des importations de gaz russe.
Le massacre à Butcha pourrait accélérer les choses. La ministre de la Défense allemande, Christine Lambrecht, s'est prononcé dimanche en faveur de l'arrêt des importations. "Il faut qu'il y ait une réponse. De tels crimes ne peuvent pas rester sans réponse", a-t-elle déclaré sur la chaîne de télévision publique allemande ARD.
Les Etats baltes ont officiellement coupé le robinet et cessé d'importer du gaz naturel russe en Lettonie, Estonie et Lituanie depuis le 1er avril.