2,3% en avril, 2,4% en mai, 2,7% en juin... L'inflation n'explose pas aux États-Unis (malgré les droits de douane) mais grimpe mois après mois

Le président américain Donald Trump s'adresse à la presse à son arrivée à l'aéroport municipal de Morristown, dans le New Jersey, le 20 juin 2025 - Mandel NGAN / AFP
L'inflation a poursuivi sa remontée au mois de juin aux Etats-Unis pour s'établir à 2,7% sur un an, après une première hausse un mois plus tôt. Le mois dernier, l'indice des prix CPI a progressé de 2,7% en rythme annuel, contre 2,4% en mai, en ligne avec les attentes des analystes, selon le consensus publié par MarketWatch. En avril, la hausse en rythme annuel était seulement de 2,3%.
En juin, les prix ont donc augmenté en moyenne de 0,3%, principalement sous l'effet des prix de l'énergie.
Hors prix de l'alimentation et de l'énergie, toujours volatils, l'indice a progressé de 0,2% sur un mois et 2,9% sur un an, soit une légère hausse dans les deux cas par rapport à mai.
Juin a été marqué par le conflit entre Israël et l'Iran, qui avait entraîné une forte hausse des prix du pétrole, restés depuis à des nouveaux plus élevés que ce qu'ils étaient avant les douze jours d'échanges de tirs de missiles.
Pour l'heure, les droits de douane décrétés par Donald Trump ne semblent pas avoir un effet massif sur les prix, même si des hausses sont à relever sur certains produits sensibles aux barrières douanières, tels que les vêtements (+ 0,4%) ou les meubles (+1%), comme l'observe CNBC.
Prudence de la Fed
De nombreux économistes s'attendent toutefois à ce que les prix augmentent plus nettement dans les prochains mois, d'autant que Donald Trump pourrait imposer des taxes douanières plus importantes qu'annoncé, notamment sur les importations européennes.
Ces craintes continuent de peser sur la politique monétaire américaine. La Réserve fédérale n'allège plus ses taux directeurs depuis le début de l'année. Son président, Jerome Powell, préfère "attendre d'en savoir plus sur l'évolution probable de l'économie avant d'envisager tout ajustement". Les marchés s'attendent à ce que les taux restent stables après la prochaine réunion de la Fed prévue fin juillet.
Jerome Powell est confronté aux très vives pressions et menaces de Donald Trump qui réclame un assouplissement. Le président américian aimerait donner un peu d'air à l'économie alors que la croissance des États-Unis à tendance à s'essoufler.
L'OCDE s'attend à ce qu'elle ralentisse "nettement" cette année. Le PIB ne devrait y progresser en 2025 que de 1,6%, contre une prévision de 2,2% en mars. Un niveau toutefois supérieur à celui de la zone euro (1%) ainsi que de la France dont la prévision a été revue à la baisse par l'institution à 0,6%.